tout fomble donc concourir u donner Is préférence à fs
pratique de couler les canons pleins neanmoins comme
il faut une moindre quantité de matière pour les canons
creux, qu il eft dès-lors plus aifé de l ’épurer au fourneau
avant de la couler ; que les frais des machines à forer font
immenfès, en comparaifon de ceux des noyaux ; on ferait
bien d’elfayer fi par le moyen des évents que je viens de
propofer, on n’arriveroit pas au point de rendre les pièces
coulees à noyau alfez parfaites pour n’avoir pas à craindre
les foufflures, & n etre pas oblige de leur enlever la trempe
de leurfur face intérieure ; ils feroient alors d’une plus grande
refiftance que les autres, auxquels on peut d’ailleurs frire
quelques reproches par les raifons que je vais expofér.
Plus ta fonte du fer eft épurée, plus elle eft compacte,
dure & difficile à forer, les meilleurs outils d’acier ne
l ’entament qu’avec peine, «St l’ouvrage de la forerie va
d’autant moins vite que la fonte eft meilleure ; ceux qui
ont introduit cette pratique, ont donc, pour la commodité
de leurs machines, altéré la nature de la matière (c) ,
(c) Sur la fin de l’année 1762,
M . Maritz fit couler aux fourneaux
de la Nouée en Bretagne,. des
gueufes avec les raines de la Ferrière
& de Noyai, il en examina la
fonte, en drelfa un procès-verbal,
& fur lesaffurances qu’il donna aux
Entrepreneurs, que leur fer avoit
toutes les qualités requilès pour
faire de bons canons, ils fe déterminèrent
a établir des mouleries,
fonderies, décapiteries, centreries,
fbreries, & les tours nécefiàires
pour tourner extérieurement les
pièces. Les Entrepreneurs après
avoir formé leur établilfement, ont
mis les deux fourneaux en feu le
2Ç) janvier 1 7 6 5 , & le 12 février
fuivant on commença à couler du
canon de huit. M. Maritz s’étant
m
ils ont changé l ’ufage où l ’on étoit de faire de la fonte
dure, & n’ont fait couler que des fontes tendres, qu’ils ont
appelées douces, pour qu’on en fentît moins la différence;
dès-lors tous nos canons coulés plein ont été fondus de
cette matière douce, c ’eft-à-dire, d’une affez mauvaife
fonte, & qui n’a pas à beaucoup près la pureté, la denffié
la réliftance qu’elle devrait avoir. J ’en ai acquis la preuve
rendu à la forge le 21 mars, trouva
que toutes ces pièces étoient trop
dures pourfouffrir leforage, & jugea
à propos de changer la matière.
O n coula deux pièces de douze
avec un nouveau mélange, & une
autre pièce de douze avec un autre
mélange, & encore deux autres
pièces de douze avec un troifième
mélange, qui parurent fi durs fous
la f i e &- au premierforet, que M.
Maritz jugea inutile de fondre avec
ces mélanges de différentes mines,
& fit un autre effai avec onze mille
cinq cents cinquante livres de la
mine de Noyai, trois mille trois
cents quatre-vingt-dix livres de la
mine de la Ferrière, & trois mille
fix cents livres de la mine des environs,
faifant en tout dix- huit
mille cinq cents quarante livres.,
dont on coula le 3 1 mars une
pièce de douze, à trente charges
baffes. A la décapiterie, ainfi qu’en
formant le fupport de la volée,
M. Maritz jugea ce fer de bonne
nature, mais le forage de cette pièce
fu t difficile, ce qui porta M . Maritz
a faire une autre expérience.
Le i."& le 3 avril, il fit couler
deux pièces de douze, pour chacune
defquelles on porta trente-
quatre charges, compofées chacune
de dix - huit mille fept cents
livres de mine de Noyai, & de
deux mille*fopt cents vingt livres
de mine des environs, en tout
vingt-un mille quatre cents vingt
livres. Ceci démontra àM. Maritz
1 impolfibilité qu’il y avoit de
fondre avec de la mine de Noyai
foule , car même avec ce mélange
1 intérieur du fourneau s’embarraffa
au.point que le laitier ne couloit
plus, & que les ouvriers avoient
une peine incroyable à l’arracher
du fond de l’ouvrage ; d’ailleurs
les deux pièces provenues de cette
expérience, Je trouvèrent fi dures
au forage, & fi profondément
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