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de fer , gros comme la Terre, pénétré de feu feulement
jufqu’au rouge, feroit plus de quatre-vingt-feize mille fïx
cents foixante-dix ans à fe refroidir; auxquels ajoutant
deux ou trois mille ans pour le temps de fa confolidation
jufqu’au centre ; il réfulte qu’en tout, il faudroit environ
cent mille ans pour refroidir au point de la température
aétuelle, un globe de fer gros comme la T erre, fans
compter la durée du premier état de liquéfàétion, ce qui
recule encore les limites du temps, qui fernble fuir &
s’étendre à mefitre que nous cherchons à le faifir ; mais
tout ceci fera plus amplement difcuté & déterminé plus
précifément dans les Mémoires fùivans.
PARTIE EXPÉRIMENTALE. 37
N E U V IÈ M E M É M O IR E .
E x p é r i e n c e s fur lafufion des mines de fe r .
J e ne pourrai guère mettre d’autre liaifon entre ces
Mémoires, ni d’autre ordre entre mes-, différentes expériences,
que celui du temps ou plutôt de la fucceffion
de mes idées. Comme je ne me trouvois pas affez inflruit
dans la connoiffance des minéraux, que je n’étois pas
fàtisfait de ce qu’on en dit dans les livres, que j’avois
bien de la peine à entendre ceux qui traitent de la Chimie,
où je voyois d’ailleurs des principes précaires, toutes les
expériences faites en petit & toujours expliquées dans
l ’efprit d ’une même méthode ; j ’ai voulu travailler par
moi - même > & confultant plutôt mes defirs' que ma
force, j’ai commencé par faire établir fous mes yeux des
forges & des fourneaux en grand, que je n’ai pas ceffé
d’exercer continuellement depuis fèpt ans.
L e petit nombre d’Auteurs qui ont écrit fur les mines
de fe r , ne donnent, pour ain/i dire, qu’une nomenclature
affez inutile, & ne parlent point des différens traitemens
de chacune de ces mines. Ils comprennent dans les
mines de fer, l ’aimant, l’émeril, l’hématite, &c. qui
font en effet des minéraux ferrugineux en partie, mais
qu’on ne doit pas regarder comme de vraies mines de
fer, propres à être fondues & converties en ce métal;