nous ne parlerons ici que de celles dont on doit Élire
ufage, & on peut les réduire à deux efpèces principales.
Ha première eft la mine en roche, c ’eft-à-dire, en
mafles dures, folides & compaéles qu’on ne peut tirer
& féparer qu’à' force de coins, de marteaux & de mafles ;
& qu’on pourrait appeler pierre de fer. Ces mines ou
roches de fer fe trouvent en Suède,, en Allemagne, dans
les Alpes, dans les Pyrénées, & généralement dans la
plupart des hautes montagnes de la Terre, mais en Bien
plus grande quantité vers le Nord que du côté du Midi.
Celles de Suède font de couleur de fer pour la plupart, &
paroiflfent être du fer prefqu’à demi préparé par la Nature;
il y en a aufli de couleur bruine, roufle ou jaunâtre ; il y
en a même de toutes blanches à Alvard en Dauphiné,
ainfi que d’autres couleurs ; ces dernières mines fomhlent
être compofées comme du Ipath, & on nereconnoît qu’à
leur pefanteur, plus grande que celle des autres fpaths,
qu’elles contiennent une grande quantité de métal. On
peut auffi s’en affurer en les mettant au feu ; car de quelque
couleur qu’elles foient, blanches, grifes , jaunes, roufles,
verdâtres, bleuâtres, violettes ou rouges, toutes deviennent
noires à une légère calcination. Les mines de Suède qui,
comme je l’ai d it, femblent être de la pierre de fe r , font
attirées par l ’aimant ; il en eft de même de la plupart des
autres mines en roche, & généralement de toute matière
ferrugineulè qui a lubi i ’aélion du feu. Les mines de fer
en grains qui ne font point du tout magnétiques le deviennent
lorfqu’on les fajt griller au feu ; ainfi les mines
Par t i e ex p é r iment a l e . 39
de fer en roche & en grandes mafles étant magnétiques,
doivent leur origine à l’élément du feu. Celles de Suède
qui ont été les mieux obfervées, font très-étendues &
très-profondes ; les filons font perpendiculaires, toujours
épais de plusieurs pieds , & quelquefois de quelques
toifos ; on les travaille comme on travaillerait de la pierre
très-dure dans une carrière. On y trouve fouvent de
l ’albefte, ce qui prouve encore que ces mines ont été
formées par le feu.
Les mines de la fécondé elpèce, ont au contraire été
formées par l’eau, tant du détriment des premières, que
de toutes les particules de fer que les végétaux & les
animaux rendent à la T erre par la décompofition de leur
fubftance ; ces mines formées par l’eau, font le plus ordinairement
en grains arrondis, plus ou moins gros, mais
dônt aucun n’eft attirable par l’aimant avant d’avoir fuhi
f’aétion du feu, ou plutôt celle de l’air par le moyen du
feu ; car ayant Élit griller plusieurs de ces mines dans des
vaiffeaux ouverts, elles font toutes devenues très-attirables
à l ’aimant ; au lieu que dans les vaiffeaux clos , quoique
chauffées à un plus grand feu & pendant plus de temps,
elles n’avoient point du tout acquis la'vertu magnétique.
On pourrait ajouter à ces mines en grains, formées
par l ’eau, une féconde elpèce de mine fouvent plus pure,
mais bien plus rare, qui fe formé également par le moyen
de l’eau, ce font les mines de fer eriftallifées. Mais comme
je n’ai pas été à portée de traiter par moi-même les mines
de fer en roche, produites par le feu, non plus que les