520 H i s t o i r e N a t u r e l l e .
Ainfi quand même il exifteroit des Comètes dont
la période de révolution ferait double, triple & même
décuple de la période de 575 ans, la plus longue qui
nous fbit connue ; quand les Comètes en conféquence
pourraient s’enfoncer à une profondeur dix fois plus
grande, il y aurait encore un efpace 74. ou 75 fois
plus profond pour arriver aux derniers confins, tant du
fyftème folaire que du iÿftème Sirien ; en forte qu’en
donnant à Sirius autant de grandeur & de puiffance qu’en
a notre
de la Comète, en fuppofant qu’en remontant
du Soleil, la Comète ait pointé directement
vers Sirius, ( fuppofition qui diminue la
diltance autant qu’il eft poffibie ) ............. 67672 1 6 millions * lieuK’
Moitié de la dillance de Sirius au Soleil,
ou profondeur du fyftème folaire & du
fyftème Sirien. .................................... 3385885 millions.
Etendue au-delà des limites de l’aphélie
des Comètes................ ............................. 3381331 millions.
Ce qui étant divifé par la diftance de
l’aphélie de la Comète, donne..................... 742 2 environ.
On peut encore d’une autre manière fe former une idée de cette
diftance immenfè de Sirius à nous, en le rappelant que le difque du
Soleil forme à nos yeux un angle de 3 2 minutes, tandis que celui de
Sirius n’en fait pas un d’une fécondé; & Sirius étant un foleil comme
le nôtre, que nous fuppoferons d’une égale grandeur, puifqu’il n’y a
pas plus de raifon de le fuppoler plus grand que plus petit, il nous
paroîtroit auffi grand que le Soleil s’il n’étojt qu’à la même diftance.
Prenant donc deux nombres proportionnels au quarré de 3 2 minutes,
& au quarré d’une féconde, on aura 3 686400 pour la diftance de la
Terre à Sirius, & 1 pour fa diftance au Soleil; & comme cette unité
vaut 3 3 millions de lieues, on voit à combien de milliars de lieues Sirius
eft loin
P a r t i e h y p o t h é t i q u e . 521
a notre Soleil ; & fuppofant dans fbn fyftème autant ou
plus de corps cométaires qu’il n’exifte de Comètes dans
le fyflème folaire, Sirius les régira comme le Soleil régit
les liens, & il refiera de même un intervalle immenfo
entre les confins des deux empires ; intervalle qui ne
paraît être qu’un défert dans i’efpace,. & qui doit faire
foupçonnec qu’il e-xifle des corps cométaires, dont lés
périodes font plus longues,. & qui: parviennent à une
beaucoup plus grande diftance que nous ne pouvons le
déterminer par nos connoiflances actuelles. Il fe pourrait
eft loin de nous , ptiifqu’il faut multiplier ces 3 3 millions par 3 686400,
& fi nous divifbns1 l’elpacë entre-ces deux Soleils Vorfirts',- quoique fi
fort éloignés; ; nous verrons .que les Comètes pourraient .s’éloigner à
une diftance dix-huit cents mille fois plus grande que celle de la
Terre, au Soleil, fans fortir des limites de l’Univers folaire , & fans fubir
par cônféquent d’aütrés Idix que celté dé notre Soleil ; & de-là on peut
conclure que le fyftème folaire à pour diamètre 1 itnê''étèiidue qui,
quoique prodigieufe,; ne fait néanmoins qu’une très-petite portion des
cieux, & l’on en doit inférer une .y.étifé peu connue, c’eft que de tous
les points de l’Univers planétaire, c’e ft-à -d ir e , que du Soleil, de la
Terré & de foutes lés -autres" planètes , ïe Ciel doit paraître le memè.
Lo'rfque dans une belle nuit Ton confidère tous ces feux dont brille
la voûte célefté, on imaginerait qu’en fe : tranlpqnant dans une autre
planète plus éloignée du Soleil que ne I’eft la Terre, on verrait ces
aftres étincelans grandir & répandre une lumière plus vive, puilqu’on
les verrait de plus près. Néanmoins l’efpèce dé calcul que nous venons
de faire, démontre que quand nous ; ferions placés. dans Saturn'e , c’eft-
à-dire, neuf ou dix fois plus .loin de notre Soleil, & .3.00 millions de
lieues plus près de Sirius, il ne nous paroîtroit plus gros,que d’une
154021.° partie, augmentation qui ferait abfôlumént inferifible; d’ou
l’on doit conclure que le Ciel a pour- toutes les planètes le memé atpecl
que pour la Terre. •
Supplément. Tome I I U u u