& quatre où j’ai eu une petite quantité de fonte & du fer
environné d’excellent acier. On ne manquera pas de me
dire, donnez-nous donc au moins le détail de celles qui
vous ont produit du bon acier ; ma réponfe eft auffi-fimpie
que vraie, c ’eft qu’en fuivant les mêmes procédés au ƒ fi
exactement qu’il m’étoit poffible ; en chargeant dé la
même façon, mettant la même quantité de mine & de
charbon, ôtant & mettant le ventilateur & les tuyaux
d’afpiration pendant un temps égal, je n’tn ai pas moins
eu des réfoltats tout différens. La fécondé expérience me
donna de l’acier par les- mêmes procédés de la première
qui ne m’avoit produit que du fer d’une qualité affez
médiocre ; la troifième, par les mêmes procédés, m’a
donné de très-bon fer ; & quand après cela j’ai voulu
varier la fuite des procédés, & changer quelque chofè à
mes fourneaux, le produit en a peut-être moins varié par
ces grands changemens, qu’il n’avoit fait par le foui
caprice du feu, dont les effets & la conduite font fi
difficiles à foivre, qu’on ne peut les faifir ni même les
deviner qu?après une infinité d’épreuves & de tentatives
qui ne font pas toujours heureufès. Je dois donc me
borner à dire ce que j’ai fait, fans anticiper for ce qué
des Artifles plus habiles pourront faire ; car il eft certain
qu’on parviendra à une méthode fûre de tirer de l’acier
de toute mine de fer fans la faire couler en gueùfes, &
fans convertir la fonte en fer.
C ’eft ici la féconde vérité ,Jaufïï utile que la première.
J ’ai employé trois différentes fortes de mines dans ces
expériences; j’ai cherché, avant de les employer, le
moyen d’en bien connoître la nature. Ces trois efoèces
de mines étoient à la vérité toutes les,trois en grains,
plus ou moins fins ; je n’étois pas à portée d’en avoir
d ’autres, c ’e fl-à -d ir e , des mines en roche en affez
grande quantité pour faire mes expériences ; mais je fois
bien convaincu, après avoir fait les épreuves de mes trois
différentes mines en grain, & qui toutes trois m’ont
donné de l ’acier fans fiifion précédente, que les mines
en roches, & toutes les mines de fer en général, pourraient
donner également de l ’acier en les traitant comme
jai traité les mines en grain. Dès-lors il faut donc bannir
de nos idées le préjugé fi anciennement, fi univerfof-
iement reçu, que la qualité du fer dépend de celle de la
mine. Rien n’eft plus mal fondé que cette opinion, c ’efl
au contraire uniquement de la conduite du feu & de la
manipulation de la mine que dépend la bonne ou la mau-
vaife qualité de la fonte, du fer & de l ’acier. Il faut encore
bannir un autre préjugé ; c ’eft qu’on ne peut avoir d el ’acier
qu en le tirant du fer. Tandis qu’il eft très - poffible au
contraire d’en tirer immédiatement de toutes fortes de
mines. On rejettera donc en confoquence les idées de
M- Y ong e, & de quelques autres Chimiftes qui ont
imaginé qu’il y avoit des mines qui avoient la qualité
particulière de pouvoir donner de l’acier, à l ’exclufion
de toutes les autres.
Une troifième vérité que j’ai recueillie de mes expériences
, c ’eft que toutes nos mines de fer en grain, telles