pas une. Je le fis abattre le 30 du même mois, j’étois
prelènt ; il etoit devenu fi dur que la cognée avoit peine
a entrer, & qu elle cafla /ans que la mal - adrefle du
bûcheron me parût y avoir part; l’aubier fembloit être
plus dur que le coeur du bois qui étoit encore humide
& plein de sève.
Celui de mes arbres qui dans le temps de l ’écorcement
n etoit pas plus en sève que le précédent, ne tarda guère
à le fuivre ; lès feuilles commencèrent à changer de
couleur au 13 de juillet, & il s’en défit entièrement
avant le 1 o de feptembre. Comme je craignois d’avoir
fait abattre trop tôt le premier, & que l’humidité que
j ’avois remarquée au-dedans, indiquoit encore quelque
relie de. v ie , je fis réferver celui-ci, pour voir s’il pouf-
lèroit des feuilles au printemps luivant.
Mes quatre autres chênes réfillèrent vigoureulèment,
ils ne quittèrent leurs feuilles que quelques jours avant le
temps ordinaire; & même l ’un des quatre, -dont la tête
étoit légère & peu chargée de branches, ne les quitta qu’au
temps julte de leur chute naturelle, mais je remarquai que
les feuilles & même quelques rejetons de tous quatre,
s etoient delïèchees du côté du midi plufieurs jours
auparavant.
A u printemps luivant, tous ces arbres devancèrent les
autres, & n’attendirent pas le temps ordinaire du développement
des feuilles pour en faire paroître, ils fe
couvrirent de verdure huit à dix jours avant la faifon.
Je prévis tout ce que cet effort devoit leur coûter;
j’obfervai les feuilles, leur accroiffement fut affez prompt,
mais bientôt arrêté faute de nourriture luffilànte ; cependant
elles vécurent, mais celui de mes arbres qui, l’année
précédente, s’étoit dépouillé le premier, lèntit aulfi le
premier tout l’effet de l’état d’inanition & de féchereffe où
il étoit réduit ; lès feuilles le fanèrent bientôt & tombèrent
pendant les chaleurs de juillet 1734- Je le fis abattre le
30 août, c ’elt-à-dire une année après celui qui l’avoit
précédé, je jugeai qu’il étoit au moins aulfi dur que
l ’autre, & beaucoup plus dur dans le coeur du bois qui
étoit à peine encore un peu humide : je le fis conduire
fous un hangar, où l ’autre étoit déjà avec les fix arbres
dans leur écorce, auxquels je voulois les comparer.
Trois des quatre arbres qui me relloient, quittèrent
leurs feuilles au commencement de feptembre , mais le
chêne à tête légère les conlèrva plus long-temps, & il
ne s’en défit entièrement qu’au 22 du même mois. Je le
fis rélèrver pour l’année luivante, avec celui des trois
autres qui me parut le moins malade, & je fis abattre les
deux plus foibles en oétobre 1734- Je laiffai deux de
ces arbres expofés à l ’air & aux injures du temps, & je
fis conduire l ’autre fous le hangar ; ils furent trouvés très-
durs à la cognée, & le coeur du bois étoit prefque fec.
Au printemps 1 7 3 5 , le plus vigoureux de mes deux
arbres rélèrvés, donna encore quelques lignes de vie, les
boutons le gonflèrent, mais les feuilles ne purent fe
développer. L ’autre me parut tout-à-fait mort; en effet,
l’ayant fait abattre au mois de mai, je reconnus qu’il n’avoit