La tète de ce second doras est revêtue d’une enveloppe
osseuse qui s’étend jusque vers le milieu de la
première nageoire du dos, et sur laquelle on voit
plusieurs petites éminences rondes et semblables à des
perles. La mâchoire supérieure dépasse l’inférieure. Le
palais est rude, et la langue lisse. Chaque narine n’a
qu’un orifice. On voit au-dessus de chaque pectorale
un os long, étroit, pointu et perlé, que l’on a comparé
à une omoplate. Les plaques à crochet, qui hérissent
les côtés du corps et de la queue, sont ordinairement
au nombre de trente-quatre. Le premier rajoij de la
première dorsale et celui des pectorales sont dentelé^
des deux côtés; mais dans la dorsale toutes les dentelures
sont tournées vers la pointe du râjon, pendant
que dans le9 pectorales celles d’un côté sont dirigées
vers la pointe, et celles de l’autre vers la base du rajon
auquel elles appartiennent. La partie supérieure de
l’animal est d’un brun mêlé de violet.
Marcgrave dit que sa chair est de mauvais goût:
aussi ce poisson est-il peu recherché. Le doras côte a
d’ailleurs des armes offensives et défensives à opposer
à ses ennemis : presque toutes les parties de son corps
sont cachées sous un casque ou sous une forte cuirasse;
un dard dentelé arme son dos et chacun de ses -bras.
Pison rapporte même que les pêcheurs de l’Amérique
méridionale le redoutoïent d autant plus, et cher-
choient à en débarrasser leurs filets avec d’autant plus
de soin, qu’ils éteient persuadés que les aiguillons
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dentelés de cet osseux renfermoient un venin qui
donnoit la mort au bout de vingt-quatre heures, et
dont ils ne pouvoient arrêter les effets funestes qu’en
versant sur la plaie une grande quantité de l’huile de
sou foie, dont ils portoient toujours avec eux. Nous
n’avons pas besoin de faire remarquer que cette erreur
des pêcheurs brasiliens venoit des blessures dangereuses
que peuvent produire en effet les dards de ce
doras, non pas par les suites d’un poison qu’ils ne distillent
pas, mais par celles des déchirures profondes
que font souvent les dentelures de ces armes violemment
agitées*.
8 rayons à chaque pectorale du doras caréné.
8 à chaque ventrale. a4 à la nageoire de la queue
5' rayons à la membrane branchiale d1u doras côte.
8 à chaque pectorale. 7 à chaque ventrale.
21 à la caudale.’