fortunés ; et du temps de Bellon, cette même peau
avoit été employée à couvrir des înstrumens de musique.
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Les notes manuscrites du professeur Hermann et
de son frère le maire de Strasbourg, nous ont appris
que les citoyens Durr l’oncle et le neveu, marchands
poissonniers de cette ville, avoient tâché de naturaliser
le glanis dans l’ancienne Alsace. Ils avoient d’abord
fait à grands frais plusieurs vojages en Hongrie, pour
y chercher dans le Danube plusieurs silures de cette
espèce; ils avoient appris ensuite que des glanis habitent
un lac de deux lieues de tour, situé dans la
Suabe, à quelques milles de Doneschingen, à vingt
ou vingt-cinq myriamètres de Strasbourg, et*par conséquent
beaucoup plus près des bords du Rhin que les
rives hongroises du Danube. Ce lac se nomme en allemand,
Feder-see ; en latin , lacus Plumarius ; en fran-
çois, lac aux Plumes.-Ils en avoient apporté plusieurs
de ces silures, qu’on avoit déjà multipliés dans les
étangs de feu le respectable et malheureux citojen
Dietrich, au point qu’on y en comptoit pins de cinq
cents; mais il y a une douzaine d’années que, lors
d’un événement extraordinaire, ces poissons furent
enlevés, et il n’en reste plus dans les étangs du département
du Bas - Rhin. Le citoyen Durr le neveu, et
son beau -frère le citojen Hirschel, font toujours
venir du Feder-see des glanis qu’ils vendent à Strasbourg,
ou ' qu’ils envoient plus loin, et dont les
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plus petits pèsent ordinairement six kilogrammes*.
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rayons à la membrane branchiale du silure glanis.
à chaque .pectorale,
à chaque ventrale,
à la nageoire de la queue.