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Les oeufs de l’ascite deviennent très-gros à proportion
de la grandeur de l’animal adulte. A mesure qu’ils se développent,
le ventre se gonfle; la peau qui recouvre cet
organe, s’étend, s’amincit, et enfin se déchire longitudinalement.
Les oeufs détachés de l’ovaire parviennent
jusqu’à l’ouverture du ventre ; le plus avancé de ces
oeufs se fend à l’endroit qui répond à la tête de l’embryon;
la membrane qui en forme l’enveloppe, se retire ;
et l’on apperçoit le jeune animal recourbé et attaché
sur le jaune par une sorte de cordon ombilical composé
de plusieurs vaisseaux. Dans cette position, l’embryon
peut mouvoir quelques unes de ses parties: mais il ne
peut se séparer du corps de la mère que lorsque le jaune
dont il tire sa nourriture est assez diminué pour passer
au travers de la déchirure longitudinale du ventre ; le
jeune poisson s’éloigne alors, entraînant avec lui ce qui
reste de jaune, et s’en nourrissant encore pendant un
temps plus ou moins long. Un nouvel oeuf prend la place
de celui qui vient de sortir; et lorsque tous les oeufs se
sont ainsi succédés, et que tous les petits sont éclos, le
ventre se referme, les deux côtés de la fente se réunissent;
et cette sorte de blessure disparoît jusqu’à
la ponte suivante.
Des six babillons que présente l’ascite, deux sont
placés à la mâchoire supérieure, et quatre à l’inférieure.
Le premier rayon de la première nageoire du dos et
celui de chaque pectorale sont durs et pointus.
Il paroît que l’ascite a été pêché dans les deux Indes,
A l’égard de l’argenté, on l’a reçu de Surinam. Ce pi-
mélode a l’ouverture de la bouche petite*; les mâchoires
aussi longues l’une que l’autre, et hérissées de très-
petites dents, comme le palais; la langue lisse et courte ;
un seul orifice à chaque narine ; quatre barbillons à
l’extrémité de la mâchoire inférieure; un barbillon à
chaque coin de la gueule; la ligne latérale presque
droite, et garnie, sur chacun de ses côtés, de plusieurs
petites lignes tortueuses; le premier rayon de la première
dorsale, dentelé à son bord extérieur; Je premier
rayon de chaque pectorale, dentelé sur ses deux
bords; le dos brunâtre; et les nageoires variées de
jaune.
Les eaux de Tranquebar nourrissent le pimélode
noeud. Nous devons indiquer les petits sillons qui divisent
en lames la couverture osseuse de sa tête, le double orifice
de chacune de ses narines, l’appendice triangulaire
qui termine chaque clavicule, la dentelure que montre
le bord intérieur du premier rayon de chaque pectorale
et de la première nageoire du dos, la direction de la
ligne latérale cjui est ondée, le bleu du dos et de la nageoire
de l’anus, la couleur brune des autres nageoires,
l’argenté des côtés et du ventre.
Que l’on rèmarque dans le pimélode quatre-taches,
qui vit en Amérique, l’égal avancement des deux mâchoires;
le nombre et la petitesse des dents qui les hérissent
et qui garnissent le palais; la langue lisse; l’ori-'
ficeunique de chaque narine; la longueur des barbillons
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