petites rivières qui coulent sur un fond de pierres ou
de cailloux, et particulièrement dans ceux qui arrosent
les pays montagneux. Il vit de vers et d’insectes aquatiques.
Il se plaît dans l’eau courante, et paroît éviter
celle qui est tranquille : mais des courans trop rapides
ne lui conviennent pas ; et c’est ce que nous a
appris, dans des notes manuscrites très-bien faites, le
citoyen Pénières, membre du Tribunat. Nous avons vu
dans ces notes qu’il a bien voulu rédiger pour nous,
que, dans les rivières des départemens du Cantal et de
la Corrèze, la loche préfère les eaux profondes, et même
Cobitis tænia. Linné , édition de Gmelin.
Cobite loche. Daubenton et Haüy, Encyclopédie méthodique;
Id. Bonnaterre, planches de VEncyclopédie méthodique.
"Faun. Suède. 342.
W u l f f Ichth. p. 3i , n. 3g.
Loche de rivière. Bloch, pl. 3i , fig. 2.
Cobitis aculeo bifurco , etc. Artedi, gen. 2, syn. 3 , spec. 4.
Cobitis aculeata , seconde espèce de loche. Rondelet, seconde partie,
chap. 24»
Id. Aldrovand. lit . 5, cap. 3o , p. 617.
Id. Gesner, p.404.
Cobitis barbatula aculeata. Willughby, Ichth. p. 265, tab. Q. 8 , fig. 3.
Tænia cornuta. Id. p . 266, tab. Q. 8, fig. 6.
Id. et cobitis barbatula aculeata. Raj. p. 124.
Id. Jfonston, p. 142 , tab. 461 fiS' 2* , 23.
Groriov. Mus. 1 , n. a.
Klein, Miss. pisc. 4 , p. 5q, n. 4.
Cobitis aculeata. Marsil. Dan. 4 , p. 3 , tab. 1 , fig. 2.
Lampetra, et cobitis pungens. Frisch, Mise. Betol. 6,p . 120, t. 4 , n, 3,
3 Cobitis tricirrhata.
I I
quelquefois les eaux dormantes, à celles qui sont très-
agitées et très-battues. Elle change rarement de place
dans ces portions de rivière dont le courant est
moins fort; elle s’j tient comme collée contre le sable
ouïe gravier, et semble s j nourrir de ce que l’eau y
dépose.
Elle est la victime d’un très-grand nombre de poissons
contre lesquels sa petitesse ne lui permet pas de
se défendre ; et malgré cette même petitesse qui de-,
vroit liai faire trouver si facilement des asjles impénétrables,
elle est la proie des pêcheurs, qui la prennent
avec le carrelet, avec la louve et avec la nasse *. On
la recherche sur-tout vers la fin de l’automne, et pendant
le printemps, qui est la saison de sa ponte. A ces
deux époques , sa chair est si délicate , qu’on la préfère
à celle de presque tous les autres habitans des eaux,
sur-tout, disent dans certains pa_ys les hommes occupés
des recherches les plus minutieuses relatives à la
bonne chère, lorsqu’elle a expiré dans du vin ou dans
du lait. Elle meurt très-vîte dès qu’elle est sortie de
l’eau, et même dès qu’on l’a placée dans quelque vase
* Voyez, a l’article du pétromyzon lamproie, ce que nous ayons dit de
la nasse et de la louue. Quant au'carrelet, c’est un filet en forme de
nappe carrée, et attachée par les quatre coins aux extrémités.de deux
arcs qui se croisent. Ces arcs sont fixés au bout d’une perche, à l’endroit
de leur réunion. On tend ce filet sur le fond des rivières ; et dès qu’on
apperçoit des poissons au-dessus, on le relève avec rapidité. On donne
■ aussi au carrelet les noms de ca ’en , de venlmon , à’échiquier, et de
hunier.