placés au coin de la bouche; la dentelure du premier
rayon de chaque pectorale; le brun nuancé de violet
qui règne sur le dos; le gris du ventre; le jaunâtre des
nageoires; les taches de la première dorsale, dont la
base est jaune, et l’extrémité bleuâtre.
Les cinq pimélodes dont nous allons parler dans cet
article, n’ont encore été décrits dans aucun ouvrage
d’histoire naturelle. Nous avons trouvé dans les manuscrits
de Commerson une notice très-étendue sur les
deux premiers de ces quatre poissons , et un dessin du
cinquième.
La couleur générale du barbu est d’un bleu plus ou
moins foncé ou plus ou moins semblable à la couleur
du plomb; la partie inférieure de l’animal est d’un
blanc argenté; les côtés réfléchissent quelquefois leclat
de l’or; quelques nageoires présentent des teintes d’incarnat.
La couverture osseuse de la tête est comme ciselée,
et relevée par des raies distribuées en rayons; la
mâchoire supérieure dépasse et embrasse l’inférieure;
de petites dents hérissent l’une et l’autre, ainsi que
deux croissans osseux situés dans la partie, antérieure
du palais, et deux tubercules placés auprès du gosier;
la langue est très-large, unie, cartilagineuse, dure, et
attachée dans tout son contour; chaque narine a deux,
orifices, et l’orifice postérieur, qui est le plus grand, est
fermé par une petite valvule que le barbu peut relever
à volonté; une carène osseuse et aiguë s’étend depuis
l ’occiput jusqu’à la première dorsale; la ligne latérale
est à peine visible; le ventre est gros, et devient très-
gonflé et comme pendant, lorsque l’animal a pris une
quantité de nourriture un peu considérable. Le premier
rayon de chaque pectorale et de la première nageoire
du dos est dentelé de deux côtés, très-fort, et assez
piquant pour faire des blessures très-douloureuses,
graves et si profondes quelles présentent des phénomènes
semblables à ceux des plaies empoisonnées. La
nageoire adipeuse est plus ferme que son nom ne l’indique,
et sa nature esta demi cartilagineuse. On apper-
çoit au-delà de l’ouverture de l’anus un second orifice
destiné vraisemblablement à la sortie de la laite ou
des oeufs. Le foie est rougeâtre, très-grand, et divisé en
plusieurs lobes; l’estomac dénué de cæcums ou d’appendices
; le canal intestinal replié plusieurs fois; la
vessie natatoire attachée au-dessous du dos, entourée
de graisse, et séparée en quatre loges.
Le goût de la chair du barbu est exquis; on le prend
à la ligne ainsi qu’au filet. Lorsqu’on le tourmente ou
l’effraie, il fait entendre une sorte de murmure, ou
plutôt de bruissement. 11 habite dans les eaux de l’Amérique
méridionale.
Le pimélode tacheté a été vu dans les anêmes contrées.
Il vit particulièrement dans le grand fleuve de la
Plata, et il a été observé à Buénos-Ayres, ainsi qu’à la
Encénada. Le tégument osseux de sa tête est relevé
par des points et des ciselures, montre un petit sillon
entre les yeux, et s’étend par un appendice jusqu’à la
m am am a