d’entrailles d’animaux, de gâteaux secs, faits de sang
de boeuf et d’orge inondé; des bandes garnies d’une
grille assez fine pour arrêter l’alevin ; une attention
soutenue pour éloigner les poissons voraces, les grenouilles,
les oiseaux pêcheurs, les loutres, et pour
casser pendant l’hiver la glace qui peut se former sur
la surface de l’eau 'J* *:,;
Lorsque, pour peupler cet étang, on est obligé. d’y
transporter des truites d’un endroit un peu éloigné, il
faut ne placer dans chaque vase qu’un petit nombre
de ces salmones, renouveler l’eau dans’laquelle on les
a mis, et l’agiter souvent.
Différentes eaux peuvent cependant être assez claires,
assez froides et assez rapides, pour que les truites j
vivent, et avoir néanmoins des propriétés particulières
qui influent sur ces salmones au point de modi^er leurs
qualités, leurs couleurs, leurs formes et leurs habitudes,
et de produire des variétés très-distinctes et plus ou
moins constantes.
Le citoyen Decandolle assure que les truites prises
dans le Rhône diffèrent de celles que l’on pêche dans le
lac de Genève, par la grandeur de deux taches noirâtres
placées sur les joues’. Suivant le même naturaliste,
celles de l ’Arve sont plus minces et plus alongées.
x Voyez le Discours intitulé, Des effets de Vart de Vhomme sur la nature
des poissons.
* Notes manuscrites déjà citées;
P O I S S O N S . | O I
On en voit, dit le tribun Pénières, d’effilées et d’autres
ires-courtes. Le ruisseau appelé le■ queyrou, près de
Penieres, dans le département du Cantal, en nourrit
d’arrondies, avec le dos voûté; dans celui de Karbois
les truites sont courtes, arrondies, et d’une nuancé
presque jaune ; dans un autre ruisseau nommé Enlan,
elles sont alongées, grises et légèrement tachetées.
Le citoyen Noël de Rouen nous a écrit : « Les truites
“ de Palluel ont une grande réputation dans le dépar-
■< tement de la Seine-Inférieure : ce sont les plus déli-
« cates que nous possédions dans nos eaux douces. On
-m’a assuré à Cany quelles ne remontaient pas au-
« dessus du pont de ce gros bourg, qui n’est éloigné
e la mer que d’une lieue. Après les truites de Palluel
«viennent celles de la rivière de Robec, qui se perd
« dans la Seine à Rouen......On connoît dans nos diffé-
« rentes rivières sept ou huit variétés de truites, qui
« diffèrent entre elles par la couleur, les taches, etc. »
Dans les eaux de Lethnot, comté de Forfar, en Écosse,
les pêcheurs distinguent deux variétés de la truite : lé
première est jaune, et beaucoup plus large ou haute que
la truite ordinaire; la seconde a la tête beaucoup plus
petite, et les côtés tachetés d’une manière aussi élégante
que brillante.
On pêche aussi dans quelques lacs, ruisseaux ou rivières
d Écosse, d’autres variétés de la truite, auxquelles
on a donné les noms de imite de mousse, truite de petite
rivière, truite noire, truite blanche, et truite rouge.
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