lacs de la Bavière et de l’Autriche, dans plusieurs fleuves
de la Russie et de la Sibérie : il paroît qu’il habite aussi
dans le lac de Genève ; et d’après une note manuscrite
adressée dans le temps à Buffon, on pourroit croire
que, dans la partie orientale de ce lac, il pèse quelquefois
plus de cinquante kilogrammes. Peut-être faut-il
aussi rapporter à cette espèce un salmone dont le citoyen
Decandolle parle dans ses observations manuscrites
, et qui, suivant cet habile naturaliste, vit dans le
lac de Morat, y porte le nom de salut, s’en échappe
souvent par la Thiole, pour aller dans le lac de Neuf-
châtel, et pèse de quarante à cinquante kilogrammes.
Le carpion a beaucoup de rapports avec le salmone
bergforelle. Son palais est garni de cinq rangées de
dents; sa chair est rouge. On le trouve dans les rivières
d’Angleterre et dans celles du Valais. On le conserve
assez facilement dans les étangs.
La salveline ressemble aussi beaucoup à la bergforelle.
Elle ne fait qu’un avec lasahnarine, que Linné
et plusieurs autres auteurs n’auroient pas dû considérer
comme une espèce particulière. Elle a la tête
comprimée ; l’ouverture de la bouche large ; les deux
mâchoires armées de petites dents pointues ; la langue
cartilagineuse, un peu libre dans .ses mouvemens, et
garnie, comme le palais, de deux rangées de dents ; l’orifice
de chaque narine, double ; la ligne latérale presque
droite ; un appendice auprès de chaque ventrale ; cinquante
vertèbres à l’épine du dos ; trente-huit côtes de
chaque côté de l’épine.
La tête et le dos sont bruns; les joues et les opercules
argentins1; les côtés blanchâtres; les nuances nu
ventre orangées; les pectorales rouges; les dorsales et
la caudale brunes ; le corps et la queue parsemés de
taches petites, rondes, orangées et bordées de blanc.
Plus l’eau dans laquelle elle séjourne est pure et
froide, plus sa chair est ferme, et plus ses couleurs
sont vives. Elle pèse jusqu’à cinq kilogrammes. Elle
fraie vers la fin de l’automne et quelquefois au commencement
de l’hiver. On la pêche particulièrement en
Bavière, et dans tous les lacs qui s’étendent entre les
montagnes depuis Saltzbourg jusque vers la Hongrie.
On la prend à l’hameçon, aussi-bien qu’au colleret \ On
la fume en l’exposant à un feu d’écorcè d’arbre, dont
on augmente la fumée en l’arrosant sans cesse.
L’omble chevalier doit son nom à la grandeur de ses
dimensions. Il pèse quelquefois dix kilogrammes; et,
suivant le citoyen Decandolle, son poids peut s’élever
jusqu’à trente ou quarante’. On a souvent confondu
ce salmone avec le huch ou «vec le salut, qui parvient
à un très-grand volume ; et dans-quelques endroits on
l’a pris pour une truite-saumonée : il constitue cependant
une espèce bien distincte. fl1 habite dans le lac de
Genève et dans celui de Neufchâtel ; il s'y nourrit *
1 Voyez , pour la description du filet nommé colleret j Particle du
centropome sandat.
* Notes manuscrites déjà citées.