un peu plus susceptibles des impressions que l’art leur
a fait éprouver.
Les couleurs brillantes dont les dorés sont peints,
ne sont pas toujours effacées en entier par la mort de
l’animal : mais si alors on met ces poissons dans de l’alcool,
ces riches et vives nuances disparaissent bientôt.
Ces teintes dépendent, en très-grande partie, de la matière
visqueuse dont les tégumens des cyprins dorés
sont enduits, et qui, emportée par l’alcool, colore cette
dernière substance, ainsi que Bloch l’a observé.
Au reste, pendant que ces abdominaux jouissent
de toutes leurs facultés, ils ont ordinairement l’iris
jaune; le dessus de la tête rouge; les joues dorées; le
dos parsemé de diverses taches noires; les côtés d’un
rouge mêlé d’orangé; le ventre varié d’argent et de
couleur de rose; toutes les nageoires d’un rouge de
carmin.
Ces couleurs cependant n’appartiennent pas à tous
les âges du doré. Communément il est noir pendant
les premières années de sa vie : des points argentins annoncent
ensuite la magnifique parure à laquelle il est
destiné; ces points s’étendent, se touchent, couvrent
toute la surface de l'animal, et sont enfin remplacés
par un rouge éclatant, auquel se mêlent, à mesure
que ce cyprin avance en âge, tous les tons admirables
qui doivent l’embellir.
Quelquefois la robe argentine ne précède pas la couleur
rouge ; cette dernière nuance revêt même cer-
D E S P O I S S O N S . 5 6 1
tains individus dès leurs premières années : d’autres
individus perdent, en vieillissant, cette livrée si belle;
leurs teintes s’affoiblissent; leurs taches pâlissent; leur
■ rouge et leur or se changent én argent, ou se fondent
dans une couleur blanchë, sans beaucoup d’éclat.
Lorsque le doré vit dans un étang spacieux, il parvient
à la longueur de trois ou quatre décimètres. Son
canal intestinal présente trois sinuosités; la laite et
l’ovaire sont doubles ; la vessie natatoire est divisée en
deux parties, dont une est plus étroite que l’autre.
Le cyprin argenté est quelqüefois long de sept décimètres.
Sa caudale paraît souvent divisée en trois
lobes ; ce qui semble prouver que son espèce a été
altérée par une sorte de domesticité. Sa tête est plus
alongée que celle du doré.
On trouve dans les eaux douces de la Chine le télescope,
dont la tête est courte et grosse, et l’orifice de la
bouche petit *. *15 16
* 16 rayons à chaque pectorale du cyprin doré..
27 à la nageoire de la queue.
15 rayons à chaque pectorale du cyprin argenté.
36 à la caudale.
10 rayons à chaque pectorale du cyprin télescope*
22 à la nageoire de la queue.
6 ou 7 rayons à chaque pectorale du cyprin gros-yeux.
16 ou 17 rayons à la caudale.
6 ou 7 rayons à chaque pectorale du cyprin quatre lobes.
27 ou 28 rayons à la nageoire de la queue.
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