méthodiques, on verra aisément que nous n’avons pu
nous contenter de ees deux sections formées par
Bloch, ni même les adopter sans quelques modifications.
D’un autre côté, nous avions à classer des espèces
que l’on n’avoit pas encore décrites, et qui sont plus
ou moins voisines des véritables silures. D’après ces
considérations, nous avons cru devoir distribuer ces
différens animaux dans onze genres différens. Tous ces
poissons ont la tête couverte de lames grandes et dures,
ou revêtue d’une peau visqueuse. Leur bouche est
située à l’extrémité de leur museau. Des barbillons
garnissent leurs mâchoires, ou le premier r-ajon de
leurs pectorales et celui de la nageoire dè leur dos
sont durs, forts, et souvent dentelés, ou du moins le
premier rayon de l’une de ces nageoires présente cette
dureté, cette force , et quelquefois une dentelure.
Leur corps est gros; une mucosité abondante enduit
et pénètre presque tous leurs tégumens. Mais nous ne
regardons comme de véritables silures que ceux dont
la dorsale est très-courte et unique, et qui par ce trait
de conformation, ainsi que par plusieurs autres caractères,
ont de très-grands rapports avec le glanis] que
tant d’auteurs n’ont désigné pendant long-temps que
par le nom de silure. Nous plaçons dans un second genre
ceux qui, de même que la charmutli du Nil, ont une
dorsale unique, mais très-longue. Nous réservons pour
un troisième , l’espèce que les naturalistes appellent
encore silure électrique, qui ne montre qu’une nageoire
du dos, mais sur laquelle cette dorsale n’est qu’une
sorte d’excroissance adipeuse, et s’élève très-près de
la caudale. Un quatrième genre renfermera le bagre
et les autres espèces voisines de ce dernier, qui ont,
comme ce poisson , une nageoire du dos soutenue par
des rajons, et une seconde dorsale uniquement adipeuse.
Nous formons le cinquième, de ceux qui, indépendamment
d’une dorsale rajonnée et d’une seconde
dorsale simplement adipeuse, ont une portion plus
ou moins considérable de leurs côtés garnie d’une
sorte de cuirasse que forment des lames larges, dures
et souvent hérissées de petits dards. Nous avons inscrit
dans le sixième genre les espèces dont on devra la
connoissance à Cominerson , et qui , présentant deux
nageoires dorsales soutenues par des rajons, ont de
plus leurs côtés relevés longitudinalement par des
lames ou des écailles particulières. On verra dans le
septième, le callichthe et tous ceux des poissons dont
nous nous occupons, qui ont de grandes lames sur
leurs côtés, deux nageoires sur le dos, des rajons à
chacune de ces nageoires, et qui n’offrent qu’un seul
rajon dans leur seconde dorsale. Le huitième renfermera
ceux dont la queue très-longue est bordée
d’une seconde dorsale et d’une anale confondues l’une
et l’autre avec la caudale. Ils ont un instrument de
natation d’une grande énergie , et une rame puissante
leur imprime des mouvemens plus rapides que
ceux de leurs analogues qui ont reçu la même force et