xliy d i s c o u r s
tenus dans la position la plus convenable par des poids
attachés aux rangées les plus basses de leurs mailles,
simples ou composés, formés d’une seule nappe ou de
plusieurs réseaux parallèles, assez prolongés pour atteindre
jusqu’au fond des rivières profondes et assez
longs pour barrer la largeur d’un grand fleuve, ou
déployant leurs extrémités de manière à renfermer un
grand espace maritime, composant une seule enceinte,
ou repliés en plusieurs parcs , développés
comme une immense digue, ou contournés en prisons
sinueuses, sont conduits, attachés, surveillés et ramenés
par une entente remarquable, par un concert
soutenu , par des combinaisons habilement conçues
d’un grand nombre d’hommes réunis*.
A la seconde classe appartiennent encore ces asyles
trompeurs, faits de jonc ou d’osier, ces nasses perfides
dans lesquelles le poisson, égaré par la crainte, ou
entraîné par le besoin, ou conduit sans précaution par
* On trouvera la description de la louve dans l’article du pétromyzon
lamproie-, celle de la fo lle , de la demi-folle , de la seine, de la ralingue,
dans l’article de la raie bouclée ; eelle de la madrague, de la chasse et de
la chambre de la mon, dans l'article de la raie mobular; celle du dranguel,
dans l’article de la murène anguille; celle de la drége et du manet, dans
l’article de la trachine -vive ; celle du verveux, du guideau, des ètaliers ,
du trémail, des hamaux , de la toile, de la flue , dans l ’article du gade
colin • celle du boulier, des aissaugues, des atlas , des courantilles , des.
enearres, dans l ’article du scombre thon ; celle du carrelet, dans l’article
du cobite loche ; celle de la truble, dans l’article du misgurnéfossile ; celle-
de Vépervier, dans l’article de Yésoce brochet; et celle de la chaudrette.
ou chaudière ; dans l’article de l ’athérine j.oet.
S U -R L A P Ê C HxlvE ,
le courant auquel il s’est livré, et croyant trouver une
retraite semblable à celle que lui ont donnée plus d’une
fois les grottes de ses rivages hospitaliers, pénètre facilement,
en écartant des branches rapprochées qui ne
lui présentent, lorsqu’il veut entrer, que des tiges dociles,
mais qui, lui offrant, lorsqu’il veut sortir, des
pointes enlacées, le retiennent dans une captivité que
la mort seule termine.
Parmi les moyens de la troisième classe, doivent
être compris ces feux que l’on allumoit dès le temps
de Bellon sur les rivages de la Propontide-pour favoriser
le succès des pêches de nuit; ces planches blanchâtres,
vernies et luisantes, placées sur les bords de
bateaux pêcheurs de la Chine, et qui, réfléchissant les
rayons argentins de la lune, imitant la surface tranquille
et lumineuse d’un lac, et trompant facilement
par cette image les poissons qui se plaisent à s’élancer
hors de l’eau, les séduisent au point qu’ils sautent
d’eux-mêmes dans la barque, et, pour ainsi dire, dans
la main du pêcheur en embuscade et caché; cesjouenes
dont on perce les coryphènes chrysurus, et tant d’autres
osseux; ces tridents avec lesquels on harponne les redoutables
habitans de la mer; ces cormorans apprivoisés,
dont les Chinois se servent depuis sr long-temps
dans leurs pêches, qui saisissent avec tant d adresse
le poisson, et qu’un anneau placé autour de leur cou
contraint de céder à leurs maîtres une proie presque
intacte.