L ’ A N A B L E P S S U R INAM* .
O n trouve à Surinam, dans les rivières, et près des
rivages de la mer, ce poisson très-digne de l’attention
des phjsiciens par les singularités de sa conformation.
On peut voir dans le second volume des Mémoires de
la classe des sciences physiques et mathématiques de 1 Institut
national, une notice que nous avons lue devant nos
confrères en thermidor de l’an 5 , sur ce poisson
remarquable , et particulièrement sur la structure
extraordihaire de son organe de la vue. Nous allons
réunir ici à ce que nous avions découvert dans la con*
Anableps surinamensis.
Gros-yeux, par plusieurs François.
^,0^—auge, par les Allemands.
Four-eye , par Tes Anglois.
Hoogkfker , par les Hollandois de Surinam.
Coûtai, par les nègres de la même contrée.
Cobitis anableps. Linné, édition de Gmelin.
Cobite gros-yeux. Laubenton et Haily, Encyclopédie méthodique,
Id. Bonnaierre, planches de VEncyclopédie méthodique.
Mus. Ad. Frid. a , p.
Anableps. Artedi, gen. a ï , syn. 43.
Id. Scba, Mus. 3, p. 108 , tab. 34, fig- 7.
Anableps tetrophthalmus. Bloch, pl. 36i , fig. 1 , 2 , 3 et 4.
Anableps. Gronov. M u s k ï , n. 3a , tab. 1 ,f ig . i - 3.
formation de cet animal, lors de cette époque, ce que
n o u s avons appris;depuis sur le même sujet,
La tête de l’anableps Surinam est couverte de petites
écailles, plus large: que haute, et comme tronquée et
même échancrée par-devant. La mâchoire supérieure,
plus avancée que l’inférieure, s'alonge et'se replie
vers le bas.. Ces deux mâchoires , la langue et le palais
sont hérissés de petites dents. On ne compte qu’un
orifice à chaque narine.
Mais l’oeil de cet anableps est l’organe de ce poisson
qui mérite le plus l’examen de l’observateur. Voici
ce que nous en avons publié dans l’ouvrage que nous
venons de citer:
« L’oeil de l’anableps est, placé dans une orbite dont
»le bord supérieur est très-relevé; mais il est très-
» gros et très-saillant.
» Si l’on regarde la cornée avec attention, on voit
»quelle est divisée en deux portions très-distinctes,
» à peu près égales en surface, faisant partie chacune
» d’une sphère particulière., placées l’une en haut et
»l’autre en bas, et réunies par une petite bande,
» étroite , membraneuse , peu transparente, et qui est
» à peu près dans un plan horizontal, lorsque le pois-
» son est dans sa position naturelle.
»Si l’on considère ensuite la cornée inférieure, on
» appercevra aisément au travers de cette cornée un
» iris et une prunelle assez grande, au-delà de laquelle
» on voit très - facilementhle crystallin. Cet iris est