fonde, et qu’au retour du pi’intenips ils étoient rappelés
à la vie par la douée influence de la thaleür du
soleil, après que là fonte dès glacés àvôit ouvert leur
prison. Quelque violènt qiie suit le froid, ils péuVènt
résister à sés éffèts , pourvu qu’il ne se fasse sentir qué
par degrés, qü’il né s’à'cbfoissè qtiè lentement, et qu’il
n’arrive que par des nuances très-nombreuses a toute
son intensité;
Mais le Citoyen Bunivà nous dit dabs son impOMant
mémoire, qu’un rèfroidissëmènt subit èt violènt, tel
que Celui qü’on opéré par un mélange de glacé et de
muriat'é càléàiré; donné là mort aux pbhsSotis qui en
éprouvent l’attaqüè forte ët soudaine.
C’est uilè grande preuve dés sùitës fuiiëstès que tout
changement brüsquè doit avoir dans lès corps organisés.
En effet-, la chaleür nà’turëlle dés poissons, bien
loin de s’élever à plus de trente dëgrèé, Comme celle de
rhommëj des mammifères ët des oiseaux, n’ëst que de
deux ou trois degrés au-dëssris de celui dë là congélation.
Lorsqu’un poisson ëSt ëxposé sUbilëmetit à Un
refroidissëmë&t très-grand , la température de ses
organes intérieurs parcourt, pour arriver à un froid
extrême, une échelle bien pins courte qué Celle qu’est
forcée de pàrtourir la température d’un mammifère Ou
d’un oiséau placé dans lés mêmes circonstances • et
cependant il lié peut résister aux modifications qu’il
ressent; il Succombe sous Faction précipitée qu’il
éprouvé-, il ëàt détruit, pour ainsi dire, en même
temps qu’attaqué.
Quand l’homme écoütëra-t-il donc les leçons que la
Nature lui donne de tous côtés? quand ses passions
lui permettront-elles de voir qu’en tout, les commotions
rapides renversent; brisent; anéantissent, et que
les ihoüvëmens ordonnés, lès accélérations graduées,
les chaiigëmens amenés par dejongues séries de variations
insensibles, sont les seuls qui produisent, développent,
perfectionnent et fécondent?
Nous avons eu sous les yeux de grands exemples de
cette importante vérité dans tout le cours dé cet ouvrage.
Soit que nous ayons examiné les propriétés dont
jouissent les différentes espèces de poissons* 1, et que,
pour mieux lés connoître, nous ayons comparé Ces
qualités ànk attributs des oiseaux ; Soit qu’abandonnant
le présent, et nous élançant dans l’avenir et dans le
passé’ , nous àyons porté un oëil curieux sur les modifications
que cës espèces ont subies, et sur celles quelles
subiront encore, nous avons toujours vu la Nature
nuancer son action ainsi que sés ouvrages, user de la
durée comme du premier instrument de sa puissance,
ne pas laisser plus d’intervalle entre les actes successifs
de sa force créatrice qu’entre les admirables
produits de cette force souveraine, graduer les temps
comme les choses, et appliquer ainsi à toutes les rnani-
1 Discours sur la nature des poissons , et troisième Vue de la Nature.
1 Discours sur ladurêe des espèces, et celui qui est intitulé, Des effets
de l'art de l'homme sur la nature des poissons.