dont l’eau est dans un repos,absolu. On la conserve,
au contraire, pendant long-temps en vie, en la renfermant
dans une sorte de huche trouée que l’on met
au milieu du courant d’une rivière.
Lorsqu’on veut la transporter un peu loin, on a le
soin d’agiter continuellement l’eau du vaisseau dans
lequel on la fait entrer; et l’on choisit un temps frais,
comme, par exemple, la fin de l’automne. C est avec
cette double précaution, que Frédéric 1“ , roi de
Suède, fit venir d’Allemagne des loches qu’il parvint
à naturaliser dans son pays *.
Quand on veut faire réussir ces cobîtes dans une
rivière .ou dans un ruisseau , on pratique une fosse
dans un endroit qui ait un fond de cailloux, pu qui
reçoive l’eau d’une source. On donne à cette fosse
sept ou huit décimètres de profondeur, vingt-trois ou
vingt-quatre de longueur, et onze ou douze de largeur.
Ou la revêt de claies ou planches percées, qu’on
établit cependant à une petite distance des côtés de
la fosse. L’intervalle compris entre ces côtés et les
planches ou les claies , est rempli de fumier, e t, quand
on le peut, de fumier de brebis. On ménage deux
ouvertures, l’une pour l’entrée de l’eau, et 1 autre
pour la sortie du courant. On garnit ces deux ouvertures
d’une plaque de métal percée de plusieurs trous.,
qui laisse passer l’eau courante, mais ferme l’entrée
de la fosse à tout corps étranger nuisible et à tout
animal destructeur. On place dans le fond de la fosse,
des cailloux ou des pierres jusqu’à la hauteur d’un ou
deux décimètres, afin de faciliter la ponte et la fécondation
des oeufs. Les loches qu’on introduit dans la
fosse, s’y nourrissent des sucs du fumier et des vers
qui s’y engendrent. On leur donne néanmoins du pain
de chènevis ou de la graine de pavot. Elles multiplient
quelquefois à un si haut degré dans leur demeure
artificielle, qu’on est obligé de construire trois fosses,
une pour le fra i, une seconde pour l’alevin ou les
jeunes loches , et une troisième pour les loches parvenues
à leur développement ordinaire.
Au reste, on peut conserver long-temps ces cobites
et les envoyer au loin, après leur mort, en les faisant
mariner.
La loche a la mâchoire supérieure plus avancée que
l ’inférieure ; l’ouverture de la bouche , petite ; la ligne
latérale droite ; la nageoire du dos très-courte et placée.,
à peu près , au-dessus des ventrales; le corps et
la queue marbrés de gris et de blanc ; les nageoires
grises ; la dorsale et la caudale pointillées et rayées
oùfascées de brun; le foie grand, ainsi que la vésicule
du fiel; le canal intestinal assez court; l’épine dorsale
composée de quarante vertèbres , et fortifiée par
quarante côtes.
Parmi les poissons d’eau douce ou de nier dont on