qui en sortent ou qui s’j jettent. Elle se nourrit de vers,
d’insectes aquatiques et de très-petits poissons. Les eaux
vives et,courantes sont celles qui lui plaisent relie aime
les fonds de sable ou de cailloux. Ce n’est ordinairement
que vers le milieu du printemps qu’elle quitte la
mer, pour aller dans les fleuves, les rivières, les lacs
et les ruisse.aux, choisir l’endroit commode et abrité
où elle répand sa laite ou dépose ses oeufs.
Elle parvient à une grandeur considérable. Quelques
individus de cette espèce pèsent quatre ou cinq kilogrammes;
et ceux même qui n’en pèsent encore que
trois, ont déjà plus de six décimètres de longueur.
On la confond souvent avec le salmone huch, auquel
•elle ressemble en-effet beaucoup, et qu’on a nommé,
dans plusieurs pajs, truite saumonée. Ajoutons donc aux
traits indiqués dans le tableau générique pour l’espèce
dont nous traitons, les autres principaux caractères qui
lui appartiennent, afin qu’on puisse la distinguer plus
facilement de ce salmone huch, qui au reste peut parvenir
à un poids sept ou huit fois plus considérable que
celui de la véritable truite saumonée.
Sa tête est petite, et en forme de coin..Ses mâchoires
sont presque également avancées; les dents qui les garnissent
sont pointues et recourbées, et celles d’une mâchoire
s’emboîtent entre celles de la mâchoire opposée.
On voit d’ailleurs trois rangées de dents sur le palais, et
deux rangées sur la langue. Les jeux sont petits , ainsi
que les écailles. La ligne latérale est presque droite.
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Le nez et le front sont noirs; les joués d’un jaune
mêlé de violet; le dos et les côtés d’un noir plus ou
moins mêlé de nuances violettes; la gorge et le ventre
blancs ; la caudale et l’adipeuse noires ; les autres nageoires
grises; les taches noires répandues Sur le poisson,
quelquefois angulaires, mais le plus souvent rondes.
Au reste, la forme et les nuances de ces taches varient
un peu, suivant la nature deséaüx dans lesquélles l’individu
séjourne. La bonté de sa chair dépend aussi très-
souvent de la qualité de ces eaux; mais en général, et
sur-tout Un peu avant le frai, cette chair est toujours
tendre, exquise et facile à digérer. Elle perd beaucoup
de son bon goût lorsque la rivière où la truite saumonée
se trouve, reçoit une grande quantité de saletés;
il suffît même que des usines j introduisent un
grand volume de sciures de bois, pour que ce salmone
contracte une maladie à laquelle on a donné le nom de
consomption, et dans laquelle sa tête grossit, son corps
devient maigre, et la surface de ses intestins se couvre
de petites pustules.
On pêche les truites saumonées avec des filets, des
nasses et des ligues de fond, auxquelles on attache
ordinairement dés vers. Dans les endroits où l’on en
prend un grand nombre, on les salé, on les fume, on
les marine.
Pour les fumer, on élève sur des pierres un tonneau
sans fond, et percé dans plusieurs endroits; ou j suspend
ces salmones , et on les j expose, pendant trois