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huileux ; l’estomac alongé; le canal intestinal garni,
auprès du pylore, de soixante-dix‘appendices ou cæcums
réunis par une membrane; la vessie natatoire
simple et située très-près de l’epine du dos; cette
épine composée de trente-six vertèbres, et fortifiée
de chaque côté par trente-trois côtes ™
Le front, la nuque, les joues et le dos sont noirs;
les'côtés bleuâtres ou verdâtres dans leur partie supérieure
, et argentés dans l’inférieure ; la gorge et le
ventre d’un rouge jaune; les membranes branchiales
jaunâtres; les pectorales jaunes à leur base, et bleuâtres
à leur extrémité ; les ventrales et l’anale d’un jaune
doré. La première nageoire du dos est grise et tachetée;
l’adipeuse noire; et la caudale bleue.
Quelquefois on voit sur la tête, les côtés et le dos,
des taches noires et irrégulières, plus grandes et plus
clair-semées sur la femelle.
Les mâles, que l’on dit beaucoup moins nombreux
que les femelles, offrent d’ailleurs, dans quelques rivières
, et particulièrement dans celle de Spal en Ecosse,
plus de nuances rouges, moins d’épaisseur dans le corps,
et plus de grosseur dans la tête.
Dans toutes les eaux, leur mâchoire supérieure non
seulement est plus avancée que celle d’en-bas, mais
encore, lorsqu’ils sont parvenus à leur troisième année,
elle devient plus longue et se recourbe vers l’inférieure; *
* On trouve souvent, dans ce canal intestinal, un t æ n i a dont la longueur
est de près d’un mètre,-et dont la tête est dans un des appendices.
son alongement et sa courbure augmentent à mesure
qu’ils grandissent; elle a bientôt la forme d’un crochet
émoussé, qui entre dans un enfoncement de la mâchoire
d’en-bas; et cette conformation, qui leur a fait
donner le nom de bécard, ou beccjuet, les avoit fait regarder,
par quelques naturalistes, comme d’une espèce
différente de celle que nous décrivons.
Leur laite est entièrement formée, et le temps du frai
commence a une époque plus ou moins avancée de
chaque printemps, ou de chaque été, suivant qu’ils habitent
dans des eaux plus ou moins éloignées de la
zone glaciale. Les femelles cherchent alors un endroit
commode pour leur ponte. Quelquefois elles aiment
mieux déposer leurs oeufs dans de petits ruisseaux que
dans les grandes rivières auxquelles ils se réunissent*;
et elles paroissent chercher le plus souvent à déposer
leurs oeufs dans un courant peu rapide et sur du sable
ou du gravier.
On a écrit que, dans plusieurs rivières delà Grande-
Bretagne, la femelle ne se contentoit pas de choisir le
lieu fe plus favorable à la ponte; qu’elle travailloit à la
rendt'e plus commode encore; qu’elle creusoit dans
1 endroit préféré un trou alongé et de quatre ou cinq
décimètres de profondeur; qu’elle s'y déchargeoit de ses
oeufs, et qu’avec sa queue elle les recouvroit ensuite de
Notes manuscrites et très-inter es sanie s communiquées par le tribun
Pénières.