Les ventrales sont plus éloignées de la tête que la
nageoire du dos.
La couleur générale de l’animal est dun verd mele
de noir, qui s'éclaircit sur les côtés et encore plus sur
la partie inférieure du poisson , et sur lequel sont dis-
tribuées des taches noirâtres irrégulières. Les pectorales
sont jaunes, ainsi que la dorsale et les ventrales; ces
dernières ont leur extreroite bleuâtre ; et 1 extrémité
de même que la base des pectorales présentent la
même nuance de bleu foncé. Le savant professeur de
Strasbourg, feu mon confrère le citojen Hermann ,
rapporte dans des notes manuscrites qu’il eut la bonté
de me faire parvenir peu de momens avant sa mprt,
et auxquelles son digne frère le citojen Frédéric Hermann,
ex-législateur et maire de Strasbourg, a bien
voulu ajouter quelques observations, que les silures
glanis un peu avancés en âge qu’il avoit examinés
dans les viviers du citojen Hirschel, avoient le bord
des pectorales peint d’une nuance rouge que l’on ne
voyoit pas sur celles des individus plus jeunes.
L’anale et la nageoire de la queue du glanis sont
communément d’un gris mêlé de jaune, et bordées
d’une bande violette.
Le silure que nous venons de décrire habite non
seulement dans les eaux douces de l’Europe, mais
encore dans celles de' l’Asie et de l’Afrique. On ne l’a
trouvé que très-rarement dans la mer; et.il paroît
qu’on ne l’j a vu qu’auprès des rivages voisins Ale
l’embouchure de grands fleuves, hors desquels des
accidens particuliers ou des circonstances extraordinaires
peuvent l’avoir quelquefois entraîné. Le professeur
Kolpin, de Stettin, écrivoit à Bloch, en 1766,
qu’on avoit pêché un -silure de l’espèce que nous
examinons, auprès de l’isle de Riigen dans la Baltique.
Comme les baleines , les éléphans , Tes crocodiles,
les serpens de quinze ou vingt mètres, et tous l'es
grands animaux, le glanis ne parvient qu’après une
longue suite d’années à son entier développement.
On pourroit croire cependant, d’après les notes manuscrites
du citojen.Hermann, que pendant la première
jeunesse de ce silure ce poisson croît avec vitesse,
et que ce n’est qu’après avoir atteint à une longueur
considérable , qu’il grandit avec beaucoup de lenteur,
et que son développement s’opère par des degrés très-
peu sensibles.
On a écrit qu’il en étoit des mouvemens du glanis
comme de son accroissement; qu’il ne nageoit qu’avec
peine, et qu’il ne paroissoit remuer sa grande masse
qu’avec difficulté. La queue de ce silure, et l’anale qui
en augmente la surface , sont trop longues et conformées
d’une manière trop favorable à une natation
rapide, pour qu’on puisse le croire réduit à une manière
de s’avancer très - embarrassée et très-lente. 11
faudrait, pour admettre cette sorte de nonchalance.et
de paresse forcées, supposer- que les muscles de cet
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