LE CYPRIN ANNE-CAROLINE1.
Voie i le troisième hommage que mon coeur rend dans
cette Histoire aux vertus., à l’esprit supérieur, aux
charmes, aux talens d’une épouse adorée et si digne
de l’être. Ah! lorsque naguère j’exprimois dans cet ouvrage
mes sentimens immortels pour elle, je pouvois
encore et la voir, et lui parler, et l’entendre. .C’étoit
auprès d’elle que j’éerivois cet éloge si mérité, que j’é-
tois obligé de cacher avec tant de soin à sa modestie.
L’espérance me soutenoit encore au milieu des peines
cruelles que ses douleurs horribles me faisoient souffrir,
et de la tendre admiration que m’inspiroit; cette
patience si douce qu’une année de tourmens n’a pu
altérer.
Aujourd’hui, j’écris seul, livré à la douleur profonde,
condamné au désespoir, par la mort de celle
qui m’aimoit. Ah! pour trouver quelque soulagement
dans le malheur affreux qui ne cessera de m’accabler
que lorsque je reposerai dans la tombe de ma bien^
aimée’ , que n’ai-je le style de mes maîtres, pour gra- *
? Cyprinus anna-carolina.
* Sa dépouille mortelle attend la mienne dans le cimetière de Leuville,
village du département de Seine et Oise, où elle étoit née , où j’ai passé