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dans la tête le cerveau, et dans le corps les vertèbres
et les côtes. Cette transparence, ces reflets fugitifs, ces
nuances irisées, ces teintes argentines, ont fait comparer
l’éclat de sa parure à celui des perles les plus
fines ; et de cette ressemblance est venu , suivant Rondelet,
le nom qui lui a été donné.
Cet osmère.répand une odeur assez forte. Des observateurs
que ses couleurs avoient séduits, voulant trouver
une perfection de plus dans leur poisson favori, ont
dit que cette odeur ressembloit beaucoup à celle de
la violette : il s’en faut, cependant de beaucoup quelle
en ait l’agrément, et l’on peut même, dans beaucoup
de circonstances, la regarder presque comme fétide.
L’ensemble de l’éperlan présente un peu la forme
-d’un fuseau. La tête est petite ; les jeux sont grands et.
Salino eperlanus. Linné , édition de Gmelin.
Salraone éperlan. JDaubenton et Haiiy, Encyclopédi-e méthodique,
Id. Bonnaterre, planches de VEncyclopédie méthodique,
Faun. Suède. 35©.
Osmerus, radiis pinnæ ani septemdecim. Artedi , gen. 10, syn. 2 1 ,
spec, 45.
Gronov. Mus. 1 , p, ^8, n. 49»
Bloch, pi. 28 , fig. 2.
Klein, Miss. pisc. 5 , p , 20, tab. 4 , fig . 3 , 4,
Esperlan. Rondelet, seconde partie, chap. 18.
Eperlanus fluviatilis. Gesner, Aquat.p. 362 5 Thierb. p. i%q,
Eperlanus. Aldrovand. Pisc• p. 536.
Id. Willughby, Ichihyolog. p. 202. «
Id. Raj. Pisc. p. 66, n. 14.
Sraalt. Brit. Zoolog. 3 , p. 26g, n. 8.
Eperlan. Valmont-Bomcire, Dictionnaire d>hisloive naturelle* *
Jd. Duhamel, Traité des pêches.
D E S P O I S S O N S . 2 3 3
ronds. Des dents menues et recourbées garnissent les
deux mâchoires et le palais; on en voit quatre ou cinq
sur la langue. Les écailles tombent aisément.
Cet osmère se tient dans les profondeurs des lacs
dont le fond est sablonneux. Vers le printemps, il quitte
sa retraite, et remonte dans les rivières en troupes
très-nombreuses, pour déposer ou féconder ses oeufs.'
11 multiplie avec tant de facilité, qu’on élève dans plusieurs
marchés de l’Allemagne, de la Suède et de l’Angleterre,
des tas énormes d’individus de cette espèce.
Il vit de vers et de petits animaux à coquille. Son
estomac est très-petit; quatre ou cinq appendices sont
placés auprès du pjlore7; la vessie natatoire est simple
et pointue, pjtr les deux bouts ; l’ovaire est simple comme
la vessie natatoire ; les oeufs sont jaunes et très-difficiles
à compter; des points noirs sont répandus sur le
péritoine, qui est argentin. On trouve cinquante-neuf
vertèbres à l’épine du dos, et trente-cinq côtes de chaque
côté \
Une variété de l’espèce que nous décrivons habite les
profondeurs de la Baltique, de l’Océan atlantique boréal,
et des environs du détroit de Magellan \ Elle
' Il estvlifficile de présenter l ’histoire de l ’éperlan avec plus d’étendue
et d’une manière plus utile, que le citoyen Noël, dans l ’ouvrage qu’il a
publié à ce sujet il y a quelques années.
* Éperlan de mer, auprès de Rouen.
Stint, en Allemagne.
Seestint, ibid.
drosser s tin t, ibid.
T O M E V . OO