LE CORÉGONE CLÙPÉOÏDE*.
L e s naturalistes ignorent encore l’existence de ce
core'gone, au sujet duquel le citoyen Noël vient de
m’adresser une note manuscrite très-détaillée.
Ce savant m’apprend que l’on désigne en Ecosse par
la dénomination de hareng d’eau douce, un poisson du
Lochlomoud, le plus beau lac des montagnes de l’Ecosse
occidentale. On avoit écrit au citoyen Noël que ce même
poisson étoit un hareng de mer, acclimaté dans l’eau
douce, et que cet osseux avoit pu remonter dans le
Lochlomoud par le Clyde et la petite rivière de Leven.
Le citoyçn Noël, empressé de vérifier ce fait, alla visiter
le Lochlomoud en fructidor de l’an 10, se procura plusieurs
clupéoïdes à Inchtonachon, une des îles de ce lac,
les examina avec beaucoup de soin, et a eu la bouté de
me faire parvenir le résultat de son observation.
J’ai dû placer parmi les corégones, ce clùpéoïde, qui
a beaucoup de rapports, en effet, avec les clupées, et
particulièrement avec le hareng, mais qui, d’après
* C o reg on u s c lu p e o id e s .
F r e s h w a t e r h e r r in g , en Ecosse.
S p an , ibid.
P o l lo c k , ibid.
le citoyen Noël, n’a pas les caractères des clupées,
et présente la nageoire adipeuse des salmones, des
osmères, des corégones, etc.
Ce clùpéoïde a la tète petite, un peu convexe pardessus,
et dénuée de petites écailles; trois petites
pièces autour de l’oeil, qui est grand et vif. Ses oeufs
sont d’un rouge orangé; sa chair est blanche, feuilletée
, et très-délicate. Il fraie au commencement de
l’hiver. On le cherche, pendant l’été et pendant l’automne
, dans les endroits du lac où il y a le moins
d’eau. On le prend avec un filet. Il vit en troupes;
et sa longueur est quelquefois de plus de quatre décimètres
*.
A Paris, le y ventôse an n . *14
* 8 ra y on s à la m em b ran e b r an ch ia le d u c o ré g o n e c lù p é o ïd e .
1 4 à ch aq u e p e c to r a le .
35 à la n a g e o ire de la qu eu e .