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la ligue latérale ; et ses ventrales ont chacune un
appendice écailleux.
L’arctique , qui habite dans les petits ruisseaux à
fond de cailloux des monts les plus septentrionaux de
l’Europe, ne parvient ordinairement qu’à la longueur
d’un décimètre.
Le reidur, des montagnes de Groenland, a près d’un
demi-mètre de long; la tête grande et ovale; le museau
pointu ; la langue longue; le palais garni de trois rangs
de dents serrées; les mâchoires armées de dents fortes,
recourbées et très-pointues; les opercules grands, lisses,
composés de deux pièces; les pectorales très-alongées;
deux rayons de la première dorsale très-longs; la chair
blanche, et le ventre de la même couleur.
L’icime, dont le museau est arrondi, et la longueur
d’un ou deux décimètres; vit dans les petits ruisseaux
et les étangs vaseux du Groenland, y dépose ses oeufs
sur le limon du rivage, passe l’hiver enfoncé dans ce
même limon, qui le préserve des effets funestes du froid
le plus rigoureux, et, lorsqu’il est poursuivi, se,cache
avec précipitation sous cette même rive, qu’il n’abandonne,
pour ainsi dire, jamais.
Le lépechin, des fleuves,de Russie et de Sibérie dont
le fond est pierreux,, a la chair rougeâtre, ferme et
agréable au goût; plusieurs dents fortes, aiguës et recourbées
à la mâchoire supérieure ; soixante dents semblables
à la mâchoire d’en-bas ; la tête grande; les yeux
gros; les joues argentées; des taches noires et carrées
sur la première nageoire du dos; les autres nageoires
couleur de feu.
Le sil, des mers du Nord, présente une tête large et
aplatie j'deux mâchoires presqueégales; un dos convexe;
un ventre plat; une anale placée au-dessous de la nageoire
adipeuse; une longueur de six ou sept décimètres.
Le lodde habite les mers de Norvège, d’Islande, de
Groenland et de Terre-Neuve. Les individus de cette
espèce sont si multipliés en Islande, qu’on en sèche une
très-grande quantité pour nourrir les bestiaux pendant
l’hiver; et il paraît que le voisinage de cette île leur
convient depuis bien des siècles, puisqu’on y trouve
dans des couches de glaise des squelettes de ces
poissons,
Le lodde'n’a ordinairement que deux décimètres de
longueur. On le pêche pendant tout l’été près des rivages
du Groenland. Les femelles arrivent vers la fin du printemps,
viennent par milliers dans les baies, j déposent
leurs oeufs sur les plantes marines, et en laissent tomber
un si! grand nombre, que l’eau-de la mer, quoique
assez profonde au-dessus de ces plantes, paroit d une
couleur jaunâtre.
Lorsque les loddes-accourent vers les bords de la
mer pour y pondre ou pour y féconder les oeufs , ils
ne sont arrêtés ni par les vagues ni par les courans; ils
franchissent avec audace les obstacles; ils sautent pardessus
les barrières. S’ils sont poursuivis par quelque