climat, les alimens et les qualités de l’eau. Communément
on remarque du jaune verdâtre sür leurs joues,
du blanc sur leur gorge, du verd foncé sur leur front
et sur leur dos, du verd clair sur la partie supérieure
de leurs côtés, du jaune sur la partie inférieure de ces
dernières portions, du blanchâtre sur le ventre, du
violet sur les nageoires : mais plusieurs individus
montrent un verd plus éclairci, ou plus voisin du noir;
les mâles particulièrement ont des teintes moins obscures.
Ils ont aussi les ventrales plus grandes, les os
plus forts, la chair plus grasse et plus agréable au goût.
Dans les femelles comme dans les mâles, la tête est
grosse; le front large; l’oeil petit; la lèvre épaisse; le
dos un peu arqué; chacun des os qui retiennent les
pectorales ou les ventrales, très-fort; la peau noire;
toute la surface de l’animal couverte d’une matière visqueuse
assez abondante pour empêcher de distinguer
facilement les écailles ; l’épine dorsale composée de
trente-neuf vertèbres, et soutenue à droite et à gauche
par seize côtes.
On trouve des tanches dans presque toutes les parties
du globe. Elles habitent dans les lacs et dans les
marais ; les eaux stagnantes et vaseuses sont celles
qu’elles recherchent. Elles ne craignent pas les rigueurs
de l’hiver : on n’a pas même besoin, dans certaines
contrées, de casser en différens endroits la glace qui se
forme au-dessus de leur asvle; ce qui prouve qu’il
n’est pas nécessaire d’y donner une issue aux gaz qui
peuvent se produire dans leurs retraites, et ce qui
paroît indiquer qu’elles y passent la saison du froid
enfoncées dans le limon, et au moins à demi engourdies,
ainsi que l’ont pensé plusieurs naturalistes.
On peut mettre des tanches dans dés viviers, dans
des mares, même dans de simples abreuvoirs; elles se
contentent de peu d’espace. Lorsque l’été approche,
elles cherchent des places couvertes d’herbes pour y
déposer leurs oeufs, qui sont verdâtres et très-petits.
On les pêche à l’hameçon, ainsi qu’avec des filets;
mais fréquemment elles rendent vains les efforts des
pêcheurs, aiiîsi que la ruse ou la force des poissons
voraces, en se cachant dans la vase. La crainte, tout
comme le besoin de céder à l’influence des change-
mens' de temps, les porte aussi quelquefois à s’élancer
hors de l’eau, dont le défaut ne leur fait pas perdre la
vie aussi vite qu’à beaucoup d’autres poissons.
Elles se nourrissent des mêmes substances que les
earpes, et peuvent par conséquent nuire à leur multiplication.
Leur poids peut être de trois ou quatre kilogrammes.
Leur chair molle , et quelquefois imprégnée
d’une odeur de limon et de boue, est difficile à digérer.
Mais d’ailleurs, suivant les pays, les temps, les époques
de l’année, les altérations ou les modifications des individus,
et une sorte de mode ou de convention, elles
ont été estimées ou dédaignées. On s’est même assez
occupé de ces abdominaux dans beaucoup de contrées,
pour leur attribuer des propriétés très-extraordinaires.