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museau , sont dentelés comme les bords d’une scie ; et
les dentelures-sont inclinées vers le bout de ce museau
si étroit et si prolongé.
’• L’oüvertùre de la gueule , sitùée à l’extrémité1 du
tuyau formé par les mâchoires, n’est pas aussi petite
qu’on pourroit le croire, parce que les deux mâchoires
s’élargissent un peu en forme de spatule vers leur extrémité.
Ges deux mâchoires; dont l’inférieure est un peu
plus avancée que la supérieure, sont hérissées de petites
dents, dans toute la partie de leur longueur où elles
ne sont pas réunies l’une à l’autre, et où elles sont, au
contraire, assez séparées pour former l'orifice' de la
bouche.
La langue est lisse.
Le tour du gésier est rude en haut et en: bas.
Les narines, placées très-près des jeux, et par conséquent
très-loin de l’ouverture de la bouche, ont chacune
deux orifices.
Les jeux sont très-grands, saillàns, ovales; et leur
grand diamètre est dans le sens de la longueur du
corps.
L’opercule , composé d’une seule pièce, est alongé
arrondi par-derrière, rayonné, et bordé d’une membrane
dans une grande partie de sa circonférence.
Les os demi-circulaires qui soutiennent les branchies,
sont lisses et sans dents.
On voit lé rudiment d’une cinquième branchie.
La partie antérieure du corps proprement dit est
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renfermée dans une cuirasse cachée sous la peau, mais
composée de six lames longues et osseuses. Deux de ces
lames sont situées sur le dos; une, plus courte et plus
étroite, couvre chaque côté du poisson : les deux plus
larges sont les inférieures ; et leur surface présente plusieurs
enfoncemens très-petits et arrondis.
Les ventrales sont très-séparées l’une de l’autre ; la
dorsale et l’anale ovales, et semblables l’une à l’autre.
La-ligne latérale est droite ; elle est, de plus', dentelée
depuis l’anus jusqu’à l’endroit où elle se termine.
Entre les deux lobes de la caudale, la queue, devenue
plus grosse, a la forme d’une olive, et donne naissance
à. un filament dont la longueur est à peu près égale à
celle du corps proprement dit. Cet appendice a une
sorte dé roideur, part de l’extrémité de l’épine du-dos,
a été comparé, pour sa nature, à un brin de fanon de
baleine, en a la couleur et un peu l’apparence, mais
ressemble entièrement, par sa contexture, aux rajons
articulés des nageoires, et présente des articulations
entièrement analogues à celles de ces derniers.
La peau est unie, et n’est pas garnie d’écailles facilement
visibles.
La couleur générale de la fistulaire petimbe est brune
par-dessus et argentée par-dessous. Les nageoires sont
rouges. Les individus vus par Commerson, dans les
détroits de la Nouvelle-Bretagne, au milieu des eaux
du grand Océan équinoxial, et ceux qu’il a observés à
l’isle de la Réunion, ne présentoient pas d’autre parure :
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