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C’est également dans la Sibérie qu’habite le corégone
nez, dont la longueur est ordinairement d’un demi-
mètre.
Le corégone large a pour patrie une grande partie
des contrées dans lesquelles on pêche le lavaret, avec
lequel il a beaucoup de rapports. Son poids est de deux
ou trois kilogrammes.
On voit une rangée de petites dents sur les deux mâchoires
du thymalle. On trouve aussi quelques dents
très-petites sur le devant du palais et près de l’oesophage.
La langue est unie; le corps alongé, ainsi que
la queue; le dos arrondi; le ventre gros; les écailles
sont dures et épaisses. La couleur générale est d’un gris
plus ou moins mêlé de blanc ; les raies longitudinales
sont bleuâtres ; une série de points noirs règne le long
de la ligne latérale; la partie supérieure du poisson
présente un verd noirâtre ; les pectorales sont blanches; 8 9 *
8 Coregonus Mülleri.
Salmo Mülleri. Linné , édition de Gmelin.
Salmo Stræmii. Id.
Strom. Sondmor. i , p. 292.
Muller, Prodrom. Zoolog. Dan. p. 49, n. 4i 5.
Salmone strom. Bonnalerre, planches de VEncyclopédie méthodique.
9 Coregonus autumnalis.
Salmo autumnalis. Linné} édition de Gmelin.
Salmone sangehalle. Bonnaterre, planches de VEncyclopédie méthodique.
_
Pallas, I t. 3 , p. 7o5 , n, 45.
Ornai. Lepechin j It. 3 , p. 228 ? tab. \\^fig. 1.
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une nuance rougeâtre distingue les nageoires du ventre,
de 1 anus et de la queue. La première dorsale s’élève
comme une petite voile au-dessus du corégone; elle est
peinte d’un beau violet, ayec la base et les rayons verdâtres,
et des raies ainsi que des taches brunes.
La membrane de l’estomac du thymalle est presque
aussi dure qu un cartilage; le foie jaujje èt transparent;
1 épine dorsale composée de cinquante-neuf vertèbres,
et fortifiée de chaque côté par trente-quatre côtes.
Les anciens ont connu le thymalle. Élien et l’évêque
de Milan, Saint Ambroise, en ont parlé. Ce poisson aime
leau froide et pure, qui coule avec rapidité sur un
fond de cailloux ou fie sable. Il n’est donc pas surprenant
qu on le trouve particulièrement dans les ruisseaux
ombragés, des gorges des montagnes. Le nom
d'ombre d’Auvergne, qui lui a été donné, indique qu’il
vit en France : il a été d’ailleurs observé dans presque
toutes les contrées montueuses, tempérées ou froides
de 1 Europe et de la Sibérie; il est même si commun
eu Laponie, que les habitans de ce pays se servent de
ses intestins pour faire plus facilement du fromage avec
le lait des rennes. Il se nourrit d’insectes, de petits
animaux à coquille, de jeunes poissons, d’oeufs de saumon
et de truite. Il croît fort vite, parvient à la longueur
d’un demi-mètre, et pèse quelquefois plus de
deux kilogrammes.
En automne , il descend ordinairement dans les
grands fleuves, et de là dans la mer, d’où il remonte,
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