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1838.
Mars.
8.
9.
10.
■36.
tie l’île Smith dans le S. 5" E. sous un angle de hauteur
de 45'. Le soir, le vent tomba tout-à-fait, le ciel
fut clair, et nous pûmes jouir du lever de la lune;
cela ne nous était que bien rarement arrivé depuis
près de deux mois.
Aujourd’hui le thermomètre est monté jusqu’à 5 ou
6 degrés, ce qui nous a procuré une température fort
agréable. Le baromètre qui marquait à minuit 0™,733
est déjà remonté ce soir, à 0",750.
Le jour suivant nous n’avons que des vents faibles
et variables de la partie de l’e s t, au moyen desquels
nous faisons lentement route à l’ouest. Il y a eu encore
calme dans la nuit. Puis le vent souffle à l’O. N. 0.*
bon frais, ce qui nous force à tenir les amures à
tribord durant deux jours.
Ce ne fut que le 10 au soir, au moyen d’une bonne
brise du S. E. que nous pûmes mettre le cap à l’ouest;
mais cela dura peu, et les vents d’ouest étant revenus,
nous fûmes réduits à choisir les bordées qui
nous permettaient de gagner du chemin dans le N. 0.
Ensuite ces xents du S. 0. à l’ouest furent presque
constants, tantôt pesants et accompagnés d’une grosse
mer, tantôt mous et variables; mais toujours suivis
d’une houle importune. Aussi gagnâmes-nous fort peu,
et le 16 à midi, nous n ’étions encore que par 59“ 11'
lat. S. et 74“ 17' long. 0. Cette opiniâtreté des vents
d’ouest m’eût bien désappointé, si j ’axais compté
avec trop de confiance sur les vents de S. E. préconi-
" Note i4o.
AU PÜLE SUD 181
sés par quelques navigateurs qui ont conseillé de gagner
les hautes latitudes pour doubler le cap Horn.
On voit en effet, que depuis près de 15 jours, les
vents d’ouest n’ont pas cessé de souffler. Le seul
avantage qu’on pourrait y trouver, c’est qu’ils seraient
sans doute moins impétueux que dans le milieu
du canal qui sépare le cap Horn des îles Nexv-
South-Shetland, et la mer serait moins dure. Mais
d’un autre côté, on aurait à craindre le voisinage des
terres et même des glaces flottantes, inconvénient
bien plus redoutable que les deux autres, surtout
pour les marins du commerce.
Les fatigues de cette Iriste navigation et l’humidité
qui régnait dans tout ie navire, malgré les soins
du docteur Hombron, eurent une funeste influence
sur la santé de l’équipage. Ce même jour, ii me
rendit compte que le scorbut avait commencé à
se montrer à bord ; trois hommes en offraient déjà
les symptômes assurés. En conséquence, je donnai
l’ordre aux deux navires de continuer jusqu’à l’arrivée
à Concepcion, les punchs extraordinaires qui
auraient dû cesser, une fois rentrés au nord du parallèle
de 60“ sud.
En o u tre , je commençai à avoir quelques inquiétudes
au sujet de la Zélée qui s’arriérait souvent et
dont les manoeuvres me semblaient gênées et plus lentes
que de coutume. Je fis donc monter sur la dunelle
le télégraphe marin et fis donner à la Zélée l’ordre
relatif à la distribution du punch. Après nous avoir
répondu qu elle avait compris, elle fit un nouveau si-
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