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1838.
Février.
15.
liions à être assaillis par un coup de vent de Foiiest
dans le cul de sac où nous étions enfoncés. En conséquence
, j(augmentai de voiles et courus deux bordées
pour me relever au vent. Par bonheur la brise resta
maniable et la mer assez tranquille.
Quand le jour se fit, à quatre heures du matin, je ne
fus pas médiocrement désappointé en voyant que tous
nos efforts dans la nuit n ’avaient abouti qu’à nous
maintenir à peu près dans la même position. C’est ce
qui me fut démontré par la vue d’une grosse glace que
j ’avais choisie la veille au soir pour point de reconnaissance.
Loin de pouvoir la doubler à quatre ou
cinq milles au v en t, comme je m’attendais à le fiiire,
c’était tout au plus si je pouvais passer au vent à elle,
et la banquise se trouvait encore droit devant nous.
Il n ’y avait pas de temps à perdre, car le ciel et la
mer présageaient du mauvais temps. Je forçai de
voiles , et le sillage s’élevant alors à près de six
noeuds, nous réussîmes à nous éloigner de la banquise.
La brise fraîchit au N. N. 0. et la mer grossit. Une
douzaine de glaces sont en vue à midi, les observations
nous placent par 61" 52' latitude S. et 33" 27'
longitude 0.
Dans l’après-midi, la mer commençait à être dure,
et nous finîmes par tanguer rudement sous toutes
voiles. En outre, une épaisse brume qui survint à
trois heures rendait notre vitesse inquiétante. Heureusement
le vent varia au nord en mollissant, et à
sept heures il était an N. N. E. Là il était parfaitement
contraire à la route que j ’avais à tenir pour suivre la
banquise vers les terres de Sandwich. Dans la crainte
de perdre un temps précieux, je renonçai à cette
opération et mis sur-le-champ à l’ouest pour rallier
les îles New-South-Shetland. Mais je restai sous petites
voiles à cause de la brume *.
La température nous semble fort douce à présent
qu’elle se maintient au degré de la glace fondante.
Chacun s’en félicite et dit adieu avec bien de la joie à
l’éternelle banquise.
Toute la journée le ciel a été très-couvert et nous
avions à peine un derni-mille d’horizon. Le vent a
varié du N. N. E. au N., N. 0 . enfin au sud dans la
soirée. Nous avons fait peu de route. Rares le matin,
les glaces ont été plus nombreuses le soir, et à neuf
heures et demie il nous a fallu manoeuvrer pour une
glace d’une grande dimension qui nous barrait le
passage *. On a pris à la ligne plusieurs oiseaux de
mer, tels que damiers, puffins, et quelques albatros
fuligineux. La température se maintient entre 0" et
r , tant à l’air qu’à la mer.
Toujours une brume épaisse avec des grains de
neige et de grêle ; le gréement se recouvre de neige
demi-glacée, le vent passe au S. S. E. en fraîchissant
et nous pousse à l’est à raison de six ou sept noeuds. Le
soir le vent mollit et nous filons à peine deux noeuds.
Il y a peu de glaces en v u e , mais la santé de l’équi-
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Février.
10.
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Notes 99 et lo o .
Notes 10 1, 102, i o 3 e t i o 4 .