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l’ensemble des champs de glace formés au large des
terres soit tout à coup rompu; et je crois qu’à défaut
d’autre raison on pourrait admettre les tremblements
de te rr e , dont l’existence peut très-bien s’accorder
axoec les nombreux volcans déjà observés dans ces
bautes latitudes ; aussitôt les glaces tendront à s’éparpiller
de plus en plus en se dirigeant vers le nord, et
peu à peu les limites de la banquise reculeront au
sud. Si cet écoulement des glaces ne rencontre point
d’obstacles, et si la plaine solide n’a qu’une épaisseur
déterminée, on conçoit qu’elle peut disparaître entièrement,
et il ne restera plus que les blocs qui avaient
été saisis accidentellement au milieu des champs de
glace et dont la marche plus lente les fera rester en
arrière des menus fragments de la banquise.
Si la chaîne des glaces qui réunit en hiver les terres
Louis-Philippe aux îles New-South-Orkney et aux
terres Sandwich, n ’occupe eifectivement qu’une zone
de quelques degrés de largeur; avec les conditions
qu’on vient de supposer, et dans un été très-favorable,
la barrière entière pourra céder, et c’est ainsi que
Weddell, favorisé à son insu par des circonstances
inespérées, aura pu s’avancer aussi loin, et en conclure
qu’on pourrait continuer ainsi jusqu’au pôle.
Mais si les glaces de la banquise , dans leur marche
vers les parages du nord, sont tout à coup surprises
par des vents de cette dernière partie ; si ces vents
sont violents et persévérants, les glaces seront obligées
de rebrousser chemin, et dans leur mouvement
rétrograde elles se trouveront contrariées par
les glaces restées en arrière et surtout par les gros
blocs q u i, de distance en distance, leur opposeront
des obstacles presque insurmontables. Alors elles se
briseront, s’empileront de manière à nous présenter
ces scènes de confusion, vraies images du chaos, qui
nous ont si vivement frappés. En outre, si dans le même
temps une gelée tardive et subite vient agir sur eux,
il est possible qu’elles se soudent de nouveau et continuent
de former, pendant tout l’été , une barrière
infranchissable. Ce serait dans une de ces saisons que
nous aurions exécoté notre tentative. De là, l’inutilité
de mes efforts, là même où un autre n ’aurait rencontré
que de faibles obstacles.
Je sais bien qu’on éprouvera peut-être quelque répugnance
à admettre la rupture des champs de glace
compacte, à une époque où la température paraît
tout-à-fait insuffisante pour amener de pareils effets ;
mais je déclarererai, qu’indépendamment de la chaleur
, d’autres causes doivent agir sur les masses
de glace pour opérer leur dissolution : autrement,
comment serait - il possible d’expliquer l’éboule-
ment subit d’énormes blocs en pleine mer, quand la
température se maintient au niveau de la glace fondante,
et surtout comment serait-il possible qu’avec
une température semblable et même inférieure, des
masses de glaces de plusieurs milles d’étendue, sur
200 ou 300 mètres d’épaisseur, se détachassent de
la croûte glacée qui recouvre les te rres, pour former
des îles flottantes. Je rappellerai encore, qu’au milieu
même de l’hiver, en 1837, le capitaine Back dé-
1838.
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