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être se refermer pour toujours. A une heure et demie, nous
étions dégagés de la partie la plus compacte. Nous continuâmes
à naviguer dans des. canaux si étroits qu’un canot eût souvent
trouvé de la peine à s’y loger. Mais la masse et la vitesse du navire
comprimaient les glaçons, les refoulaient, les mettaient en pièces,
ou les faisaient rouler sous la carène.
( M. Roquemaurel. )
Note 68, page 97.
Nous nous trouvâmes alors dans fespace libre que nous voulions
gagner : c’était une espèce de lac aboutissant à une infinité
de canaux allant dans toutes les directions. Après avoir attendu
la Zélée, qui n’était point encore sortie de la banquise, nous explorâmes
notre petite mer dans tous les sens, mettant le nez partout
où l’on croyait voir un passage. Ce fut encore une rude
journée pour la corvette. Ce que nous avions fait la veille n’était
<[u une plaisanterie à coté de ce que nous fîmes pendant ce jour.
Nous allions d’un côté et de l’autre, abordant tantôt par un bord,
tantôt par 1 autre, assez souvent droit par l’avant, d’énormes
plateaux de glace. Je ne puis mieux comparer notre bonne corvette
qua un homme ivre qui va dans des rues étroites heurtant
un des murs , renvoyé par le choc sur l’autre , et ne faisant enfin
un peu de son chemin que par ces chocs successifs. Nous avions
beaucoup dévoilés dehors pour cause; en effet, quand on croyait
distinguer une passe dans une direction, on était pressé de la parcourir,
pour voir si elle était un peu dégagée, ou si elle pouvait
nous conduire quelque part ; e t, comme ces passes étaient généralement
peu longues , nous étions obligés de changer de route à
chaque instant. Les seuls mots qu’on entendait à bord étaient :
« loffe, laisse arriver, » et le seul bi uit. celui qui était causé par nos
abordages, dont quelques-uns furent très-violents. Toute la corvette
resonnait comme une corde de guitare pincée; sa mâture
fouettait fortement, mais rien ne cassait. Les chocs se succédaient
très-rapidement, le navire n’ayant pas le temps de prendre du
repos. On apercevait, sur les débris des glaces que nous travad-
lions ainsi, des traînées de saleté qu’y avait déposées notre
cuivre. Certes , aucun autre bâtiment, malgré un soin extrême,
n’a pu avoir son cuivre aussi bien fourbi que le notre, après notre
voyage à travers ces glaçons.
(Af. Duroch.)
Note 69, page io4-
A six heures et demie, Y Astrolabe appareilla sous le petit foc
et fit voile sur nous; nous attendîmes qu’elle nous eut ralliés pour
imiter sa manoeuvre, ce qui eut lieu à huit heures. Peu après, le
commandant d’Urville vint à bord de la Zélée ; nous descendîmes
ensemble dans ma chambre , et là , après m’avoir communiqué
une carte qu’il avait tracée , représentant les diverses routes que
nous avions parcourues au milieu de la banquise , sans trouver
une issue pour nous échapper, carte qui s’accordait parfaitement
avec celle que j’avais dressée moi-même ; nous vîmes que , désormais
, tous nos efforts devaient tendre a nous avancer dans le
N. O., seul chemin qui pût nous présenter quelques chances de
succès, et seule direction , du reste , où , depuis notre emprisonnement,
nous avions cru apercevoir, du haut des mats, la mer
libre, lorsque les circonstances avaient permis d’avoir un horizon
un peu étendu. Cette décision prise et arrêtée, il fut convenu
que nous profiterions de toutes les occasions favorables pour
faire quelques progrès de ce côté, et qu’aussitôt que des obstacles
s’offriraient, nous nous arrêterions plutôt que de faire route sur
une autre direction. Dans le cas où les corvettes éprouveraient
des avaries majeures, accident qui était très-probable , nous devions
alors relâcher aux îles Malouines pour les réparer, et nous
mettre en état de doubler le cap Horn. Ces faits bien déterminés,