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216 NOTES.
Note 27, page 5o.
La nuit est magnifique, des glaces nous entourent de toutes
parts. Les unes, véritables montagnes, avaient près de 65
mètres d’élévation ; les autres , et celles-là étaient en plus grand
nombre, avaient tout au plus 1 mètre de hauteur, mais figuraient
de vastes plateaux. Nous courions au S. 1 7 “ E ., poussés
par une jolie brise, lorsqu’à deux heures et demie du matin, la
vigie annonça une longue lisière blanche s’étendant jusqu’au
S. O. Nous relevions l’autre extrémité au N. N. E., et nous nous
estimions à quatre milles de la pointe la plus près de nous.
Bientôt le jour se fît et on reconnut un longue plaine de glaces
aggloméi'ées et soudées entre elles, formant une banquise qui
s’étendait du S. 0. au N. E. D’énormes blocs flottaient çà et là
autour de nous. Nous fûmes tous cruellement désappointés,nous
étions déjà par 63° 4o' et nous nous flattions de l’espoir d’un
succès prompt et facile , et voilà que nous sommes arrêtés pres-
qu’au début par une barrière insurmontable, justement à l’endroit
où l’Anglais Weddell avait passé toutes voiles au veirt. Enfin
, comme les plus énergiques jurons ne font point disparaître
les glaces, nous prîmes lestement notre parti, et nous nous mîmes
à contempler le spectacle que nous avions sous les yeux. La
banquise embrassait la moitié de l’horizon et formait une vaste
plaine, coupée çà et là par de hautes montagnes. Je m’étais toujours
figuré une banquise plate et comme une rivière gelée ; mais
outre les gros blocs, on voyait surgir de tous côtés de petites
pointes de glaces. Cela me rappelait tout-à-fait les cimetières
blancs d’Afrique. Les boi’ds de la banquise n’avaient pas plus de
i5 à i 8 décimètres d’élévation. La mer était très-belle et on profita
d’une petite brise d’O. N. O. pour pi-olonger cette côte de
nouvelle espèce, qui s’étend à perte de vue dans le N. E. Du
haut des barres on voyait partout surgir de petites pointes à l’hor
NOTES. 217
rizon. Vers les quatre heures du soir, nous traversâmes une
pointe de la banquise; la corvette se fraya un passage à travers
une multitude de petits glaçons. La mer en était blanche tout
autour de nous.
(Af. Demas.)
Note 2 8 , page 5o.
Je suis réveillé à quatre heures du matin ; l’on vient d’apercevoir
la banquise dont on est tout près. En effet, une immense
plaine de glaces accumulées et généralement d’une très-petite
grandeur, se trouve devant nous et nous barre le passage ; de
distance en distance des monts de glace dominent les autres. C’est
un coup d’oeil vraiment pittoresque que tous ces glaçons accu-
midés en désordre. Comment et par quelle cause? je l’ignore;
mais ce désordre ressemble à quelque chose de grand. On dirait
un cimetière musulman ou encore une immense ville couverte
par la neige. En avant, quelques monts de neige sont là comme
des bastions, leur grosseur est généralement très-grande, et au
milieu de la plaine glacée, on aperçoit peu de monts aussi élevés
que les glaces flottantes. Je relevai en entier toute la portion que
nous avions suivie; la direction de cette banquise improvisée est
presque nord et sud. Aussi remontions-nous beaucoup dans le
nord. Ce soir, on aperçoit une pointe , elle est couverte de très-
petits glaçons flottants qui indiquent très-bien 1 action continue
des courants vers le nord. Toutes les couleurs, toutes les formes
se présentent dans ces glaces ; il faut les voir de plus près pour
pouvoir en dire quelque chose ; une remarque cependant est facile
à faire , c’est que toutes les couches qui composent ces glaçons
sont parallèles, de peu d’épaisseur et généralement inclinées
légèrement sur l’horizon. Un moi’ceau a été peché tantôt ; la
glace est parfaitement douce. J’en ai recueilli et elle ressemble
tout-à-fait à de la neige peu tassée, qui légèrement fondue, s est
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