■-HN i!
iMi
'17
ri'
f
H
320 NOTES.
sur la carie nous prouvèrent que cette géographie avait été faite
avec bien peu de précision , que les contours étaient mal figurés ,
les caps nullement distincts, et surtout qu’on avait indiqué au
hasard la position de quelques îles, et qu’on en avait marqué qui
n’existaient même pas.
(A/. Jacquinol.)
Note 109, page i36.
Le ciel a été brumeux toute la journée, et nous a permis de
ilüre une remarque qui, déjà plusieurs fois , nous a signalé la
place de la banquise. C’est qu’ixu-dessus des neiges continues la
clarté est tellement vive dans le ciel, que cette partie semble toujours
douée d’un zénith sei'ein. Les sommités seulement ne pa-
rui’ent pas, car la brume était tellement épaisse que, quoique
parfaitement éclairées par le reflet des glaces, rien n’en pouvait
arriver jusqu’à nous.
(Af. Dumoulin.')
Note 1 10, page i44-
Nous aperçûmes cette île dès le point du jour , sous la forme
d’un pic légèrement arrondi. En s’approchant, on voit bien distinctement,
dans la partie du N. N. 0 . et de l’ouest, qui était
taillée presque à pic et creusée par des éboulements , plusieurs
fumei’olles d’où sortait une fumée très-épaisse. Ija plus belle était
àenviron lo mètres au-dessus du niveau de la mer; mais les
plus considérables et les plus élevées partaient d’une hauteur de
près de 100 mètres. La mer brisait avec force sur toute la partie
du nord, quoiqu’elle fût très-belle au large ; chacune des corvettes
mit en panne et y envoya une embarcation. J’étais dans celle de
la Zélée, Nous cherchâmes d’abord à approcher du côti; où jaillissait
la fumée ; mais la mer y brisait avec fureur sur toute la
côte, ainsi que sur des rochers qui s’en écartaient un peu. Nous
essayâmes donc d’aborder dans la partieE. S.E. etS. E.,qui était
celle dessous le vent ; mais, malgré les enfoncements qui s’y trouvaient,
la mer tournait toutes les pointes et brisait partout, à tel
point qu’il était impossible de débarquer. A notre grand regret,
nous fûmes donc obligés de nous contenter d’examiner toute celte
île de nos canots; mais ce fut d’assez près pour pouvoir nous assurer
qu’elle était entièrement volcanique. On voyait très-distinctement,
sur le sommet de ce côté , des couches de lave dont la surface présentait
tout-à-fait la forme de coulées, et, en dessus, un tufvolca-
liique d’un rouge éclatant , pr’incipalement sur le flanc est de la
montagne. Toute cette partie était creusée par des éboulements, et
le sommet était inaccessible par-là ; mais , du côté du sud, on
voyait une pointe plus basse qui était couverte de milliers de
manchots ; plusieurs étaient perchés à moitié chemin du sommet,
et leur présence là indiquait la facilité d’y arriver de ce côté. Nous
éprouvâmes un véritable supplice à considérer ainsi cette terre
sans pouvoir y aborder. Rien n’indique sur le sommet qu il \
ait eu un cratère ; car la surface en est unie, arrondie sur certaines
parties, et terminée dans d’autres par des plans bien visibles
à l’oeil. Quoique l’île ait beaucoup plus que la hauteur des neiges
perpétuelles dans cette zone, nous n’en vîmes pas la moindre
trace d’aucun côté. Il est probable que les vapeurs qui s’en exhalent
sans cesse l’empêchent de s’y attachei', particulièrement dans
cette saison. Nous aperçûmes à l’oeil quelques traces de végétation.
Dans toute la partie de l’ouest d’où sortaient les fumerolles,
la roche avait la couleur rougeâtre de laves altérées par les vapeurs
sulfureuses. Quand nous parûmes sous le vent, nous sentîmes
violemment l’odeur piquante de ces vapeurs. Nous éprouvâmes
une vive contrariété de ne pas pouvoir débarquer, car il eût
été du plus grand intérêt de rapporter des échantillons minéia-
logiques du volcan le plus austral du monde connu, de pouvoii
constater sa forme et son état actuel, et nous aurions recueilli
p 21