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Note i3o, page 161.
La brume, qui est devenue très-épaisse, nous empêche de voir
la terre; cependant, nous l’apercevons dans une éclaircie, et nous
revoyons la même apparence de canal. L’opinion générale à bord
est qu’il sépare les deux côtes ; mais, à en juger par les contours
de la tei're, il communiquerait avec la baie Hugues, ce qui ferait
une île de la terre de la Ti'inité , ou peut-être encore existe-t-il
une autre île, et la terre du fond serait-elle celle de la Trinité. Il
eût été curieux de constater le bût ; mais, toute la journée , nous
sommes ballottés par une mer très-dure et clapoteuse qui ressemble
aux remoux de courants. Le navire obéit peu à sa barre,
et c’est avec une peine infinie que nous parons plusieurs grosses
glaces. On dirait que toutes les baleines se sont donné rendez-
vous à cette extrémité du monde. Quelquefois elles obscurcissent
l’horizon de leurs jets; la mer en est couverte. La nuit très-noii'e
est rendue plus sombre encoi’e par une brume très-épaisse. Pour
parer les glaces, nous sommes obligés de manoeuvrer sur le bruit
des brisants. Le navire gouverne à peine. C’est une rude navigation.
Comme nous venons d’éviter une glace énorme , nous entendons
des ci’aquements effrayants, puis une sourde détonation.
C’était le bloc qui chavirait. Malheur au navire qui serait pris
sous une pareille avalanche.
(Af. Demas.)
Note i 3 i , page 161 .
A trdîs heures de l’après-midi, après avoir doublé une glace
de grande dimension qui se composait de plusieurs arcades dans
lesquelles la mer déferlait avec force, nous assistâmes à sa ruine
et à son éboulement. Un craquement général dans sa masse sembla
d’abord nous l’annoncer, et, quelques minutes après, la partie ,
supérieure se brisa en faisant un bruit que chacun compara à un
feu de bataillon. Ses nombreux débris couvraient la mer qui l’entourait.
(Af. Marescot.)
Note i3 2 , page 162.
Les terres de Louis-Philippe sont-elles la continuation de la
terre de Trinité , de Palmer , de Melville , de Grabam? Avant de
répondre à cette question , il en est une bien plus difficile à résoudre.
C’est de déterminer si la partie de côtes que nous avons
explorée est une seule et même terre. Il est probable qu’elle va
rejoindre la terre de Palmer en s’infléchissant au sud, terre elle-
même très-problématique quant à sa position. Mon opinion est
que c’est un groupe d’îles bien distinct des autres terres ; car,
lorsque, le 27 février, nous donnâmes sur les îles de la Zélée , la
partie de côtes que nous découvrions à l’est de l’île Rosamel nous
semblait sur un plan beaucoup plus éloigné que les terres du
cap Dubouzet : ce qui indiquerait une baie profonde ou un canal.
Mais nous avons remarqué sur cette côte qu’en aucun point elle
n’offrait de baie sensible, ce qui me porte à penser que la partie
de l’est est entièrement séparée de celle que nous avons cotoyee.
De plus, lorsque, le 4, nous nous trouvâmes entre l’île de VAstro-
labe et la terre, quoique le temps fût assez clair, nous ne découvrions
de terre à l’ouest autre que celle sur laquelle nous étions ,
et, le 4 , nous virâmes de bord près d’une terre qm présentait
toute fapparence d’une île , et que nous revîmes beaucoup plus
près le 5 , toujours sous le même aspect. Or, il me semble que
cette dernière terre devait être séparée par un canal assez large
de la terre du 2. Voilà donc pour moi trois îles principales, sans
compter celles de XAstrolabe et de Rosamel. Dans le cas ou ces
terres seraient un groupe d’îles , comme je pense , il est de toute
évidence qu’elles diffèi’ent essentiellement de celles qui ont ele
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