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imtes de latitude sud, l’Amérique s’avance jusqu’au 56° degré,
mais elle s’y réduit à une étroite bande de terre qui n’est plus que
la base des pics élevés et glacés des Cordillères ; l’Asie se termine
par l’île de Van-Diémen , point imperceptible pour l’Océan qui
l’entoure. Le continent austral, également froid sur tous les
points de son étendue, ne peut avoir que des fleuves glacés
comme lui. Tout sur ce point de notre globe contribue à entretenir
une température uniforme , une atmosphère p ro p re , qui,
sans jamais atteindre les degrés de froid extrême du pôle boréal,
n ’égale jamais en été, sur les latitudes correspondantes , le plus
haut degré de chaleur dont chacune de ces latitudes soit susceptible
dans le nord.
Si le rayonnement de la terre échauffée ajoute beaucoup à l’ardeur
directe des rayons solaires et à leur action sur l’atmosphère,
les terres couvertes de neige et de glace ont un effet contraire :
elles refroidissent l’air qui se trouve en contact avec elles. L’isolement
du pôle sud , en le soustrayant à une pareille alternative,
le constitue dans un état d’uniformité parfaite de température.
Jamais de chaleur, mais jamais de froid aussi violent que le froid
le plus rigoureux du nord. Que l’on se figure quel degré de refroidissement
doit acquérir un vent qui parcourt trois ou quatre
cents lieues couvertes de frimats, avant d’atteindre les parages du
pôle. Le Kamtschalka, par sa position, reçoit les vents d’est qui
lui arrivent du large avant qu’ils n’aient traversé les immenses
plaines neigeuses de la Sibérie et les cimes glacées de ses chaînes
de montagnes ; « aussi, dit Lapérouse , l’hiver y est généralement
« moins rigoureux qu’à Pétersbourg et dans plusieurs provinces
« de lemphe de Russie; tellement que les Russes en parlent
« comme les Français de la Provence. » Mais en été, le climat de
St-Pétersbourg est infiniment plus chaud que celui du Kamt-
schatka '; sa position géographique explique encore cette singula-
* lü i j i c la ( ircsqu’ili: s’olcni j ( ! u 5 i®a u 63° ili 'ere.
rité. L’époque de la maturité des fruits est en effet extrêmement
chaude par les 60° nord , latitude de St-Pétersbourg ; et, chose
très-remarquable, bien que la pointe sud de la presqu île Kamt-
schadale ne soit que par 5i° et Petropawlowskoï que par 52“3o
on ne peut y cultiver le blé, et dès le mois de septembre la terre y
est couverte de neige. En sorte que le Kamtschatka présente la
double particularité d’avoir un hiver tempéré, comparativement
au reste de la Russie, et cependant aussi îles chaleurs d été infiniment
plus modérées. L’hémisphère sud est complètement dans le
même cas du 3o” degré aux plus hautes de ses latitudes , ce q u il
faut attribuer aux mêmes causes , c’est-à-dire à l’isolement ou à
l’absence de toute terre étendue dans son voisinage, et à la grande
surfiice d’eau qui l’entoure. Par 60° sud on ne rencontre que des
îles stériles couvertes de glaces éternelles. Certes cette épithète est
ici bien appliquée, car ces glaces sont aussi immuables l’été que
l’hiver ; on pourrait même dire aussi invariables que fatmos-
pbère qui les environne. J ’ai doublé h u it fois le cap Horn ; je m y
suis trouvé dans toutes les saisons et toujours assez contrarié
pour qu’il me fût permis d’y faire des observations thermométriques
pendant quinze jours au moins : rien n est plus légulier;
l’heure de la journée ou de la nuit, le temps , la nature du vent
influaient sur les variations du thermomètre ; mais quelle que
soit la saison, mes observations se trouvent toujours renfermées
entre ces deux limites ; 4° au-dessous de zéro et 9“ au-dessus.
La route pour doubler le cap Horn se fait toujours entre 67“ et
60°. Le parallèle n’influe même pas beaucoup sur le thermomètre
: par 63“ 82' de latitude et 45" 4^' de longitude o u e st, le
point le plus élevé qu’il nous ait été possible d’atteindre, le thermomètre
de Réaumur marqua, le 28 janvier i 838, -j- 2“ X ^
midi ; par 58“ 46' et 45“ 264 - f 8“ à midi , le i “'’ février; par
56“ 47' et 62", -j- 6" le 13 janvier à midi ; et par 56° de lati-
• L j l i l u . l e lie Loni i fC.ô, à pe u p r è s .