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352 NOTES.
jes, on amura la misaine pour nous soutenir un peu; mais la
Zélée restant de l’arrière, on prit le troisième ris au petit hunier
et le bas ris au perroquet de fougue. A six heures du matin,
nous étions dans une position assez fâcheuse : la mer et les courants
nous portaient rapidement sur les roches qui bordent les
îles Shetland à l’ouest. L’île Snow nous restait sous le vent à petite
distance, et la haute terre de Smith était un peu au vent à
nous. 11 n’y avait qu’un seul moyen à prendre pour nous sortir
de là : c’était de faire de la toile quand même, et de risquer un mât
an besoin. Le commandant ne balança pas un instant ; on largua
le ris qu’on venait de prendre au grand hunier et au pen’oquet
de fougue ; on amura la grande voile, et le grand foc et la brigantine
vinrent compléter tout ce que XAstrolabe pouvait porter.
Sous celte voilure très-bai'die par le vent qu’il faisait, la corvette
filait huit noeuds et se comportait vaillamment, s’élevant à la lame
et n’embarquant que lesambrins de la mer. On passa dans le canal
foi’mé par les îles Smith et Snow ; à 7 heures 45 minutes ,
nous avions doublé, et Ton put, dès-lors, réduire la voilure suivant
le temps.
(Af. Marescot.)
Note i3 8 , page 178.
Nous voici enfin débarrassés d’une des parties les plus pénibles
et les plus périlleuses de notre campagne ; notre exploration des
glaces est enfin terminée. Si, malgré l’habileté de celui qui nous
dirigeait, malgré le zèle et fardeur que l’équipage n’a cessé de
montrer dans toutes les circonstances , nous n’avons pu obtenir
les heureux résultats auxquels nos efforts et notre constance nous
permettaient de prétendre , c’est à la nature et aux éléments que
nous devons l’attribuer, et peut-être ausd à la manière dont le
projet a été conçu. Quant à nous, nous avons la conscience à l’a-
bi’i des plus faibles reproches et du moindre soupçon de la possibilité
de mieux faire. Nous avons osé ce que , jusqu’à nos jours ,
n’a tenté aucun des navigateurs qui ont exploré ces régions. Nous
avons lutté corps à corps avec la nature et les éléments que nous
n’avons pas craint de braver jusque dans leurs plus impénétrables
retranchements.
Certes , ce n’est pas dans une seule campagne que l’on peut espérer,
à moins d’être servi par le plus heureux des hasards, que
l’on peut espérer, dis-je, de parvenir à une connaissance exacte
des confins du monde dans cette partie du globe. Il faudrait, je
crois, une expédition spéciale qui pût au besoin sacrifier plusieurs
étés à cette exploration ; ne pas attaquer la banquise, mais la suivre
le long d’un parallèle, de manière à s’assurer s’il existe
ou non un passage qui puisse permettre de s’avancer vers le pôle.
La saison des hivers serait employée, dans les ports les plus à
proximité, à réparer les avaries et à rétablir la santé des équipages
, détériorée par les travaux et les fatigues de la campagne.
Mais, malgré ces précautions, le déplacement de la banquise par
l’action des vents et des courants, en rendrait encore le succès
incertain.
(Af. G e r v a i z e . ' )
Note 189, page 178.
Le vent du S. 0 ., qui souffle avec une extrême violence , rend
notre passage dangereux dans les dernières portions de l’archipel
des Shetland. Pendant quelques instants , nous avons cru quon
ne pourrait pas doubler des rochers avancés, dernier obstacle à
franchir pour retrouver la mer dégagée. Le vent a donné un peu,
Tt la pauvre A s t r o l a b e , portant toute la toile possible malgré le
vent, donne une bande effrayante en traçant un sillage merveilleux
de huit à neuf noeuds. C’était un moment néfaste dans son
histoire ; car bien rarement la solide barque a dû prendre un pareil
essor. Enfin , les rochers sont doublés , nous pouvons dire
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