qu’hier, trempe nos porte-haubans dans l’eau. L’oscillomètre a
indiqué plusieurs fois
(Af. Desgraz.)
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Note 1 1 , page 4o.
Les vents de N. O., deN. et N. E. apportent généralement avec
eux une brume épaisse. Cette propriété est sans contredit le plus
grand ennemi de ceux qui naviguent dans ces latitudes. On conçoit
très-bien au reste la cause de cette brume. L’air que les
vents de la partie du nord apportent dans ces latitudes se refroidit
à mesure qu’il s’éloigne de l’équateur , la quantité de vapeur
tenue en suspension finira par saturer l’air ; lorsque sa température
se sera abaissée'd’une'quantité assez grande, alors la brume
commencera à la surface de la mer qui est généralement à la température
la plus basse, puis s’élèvera à une hauteur plus ou
moins grande, suivant l’intensité du phénomène. Ainsi, lorsque
la brume commençait à se former, du pont de la Zélée on apercevait
à peine \Astrolabe à deux longueurs de navire, et en montant
sur les barres de perroquet, les extrémités de la mâture de Y A s trolabe
se dessinaient d’une manière précise, tandis que plus bas
tout était confondu dans un brouillard épais. Au milieu dune
brume, les vents qbangent-ils et passent-ils de la partie du sud,
le refroidissement produit est subit, la brume se change en pluie
ou en neige qui tombe pendant quelque temps. Quand l’air s’est
a i n s i d é b a r r a s s é de l’excédent de vapeur qu’il contient, tous ces
phénomènes font place à un beau ciel et à un froid vif et sec.
Les premiers glaçons que nous aperçûmes pouvaient avoir 5o
mètres de hauteur, sur une longueur trois ou quatre fois plus
grande, ayant exactement la forme d’une table. La plupart d entre
nous ne pouvaient croire qu’une telle masse était de glace et voulaient
à toute force que ce fût un rocher. Mais ils apprirent par
la suite à devenir plus crédules. Depuis ce jour, jusqu à celui où
nous quittâmes définitivement les îles Shetland , pour faire route
dans le nord,Thorizon fut toujours parsemé de glaces , et toutes
les fois que la brume ou l’obscurité n’y apportait pas empêchement,
on en aperçut un très-grand nombre.
(AT. Coupvent.)
Note 1 2 , page 42.
A dix heures et demie, nous passâmes à un demi-mille d’une
montagne de glace composée de deux pics qui étaient réunis par
une partie basse ; le pic le plus élevé pouvait avoir 5o mètres de
hauteur. A onze heures, nous en aperçûmes au vent une seconde
qu i, du côté de fouest, présentait un cap à pic et s’abaissait a
l’est en croupe couverte de neige. La vigie en signala bientôt une
autre droit devant nous. II tombait alors une pluie neigeuse, fine
et pénétrante.
[M. Jacquinot.)
Note 1 3, page 42.
A onze heures, nous avons aperçu une belle glace de forme
circulaire ; ses contours arrondis étaient taillés à pic comme un
mur de cristal. La mer déferlait avec force sur le côté du vent.
Un navire qui tomberait en calme le long d’un bloc comme celui-
là serait exposé à faire de graves avaries ; je ne sais même pas
s’il s’en tirerait. La brise belle et ronde nous a permis d’approcher
très-près ; nous ne nous lassions pas d’admirer ce spectacle
si nouveau pour nous. Le bloc était là, isolé au milieu de 1 Océan
défiant ses grosses lames qui en brisant remontaient aux deux
tiers de sa hauteur. Que d’hivers accumulés les uns sur les autres,
il avait fallu pour produire cette masse ! Comment s’était-elle
formée ? Comment était-elle arrivée-là ? Ce sont des questions
que nous pourrons peut-être résoudre plus tard. On mesura sa