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tinuité de cette grande terre. Du calme nous arrête quelque temps
ce soir au milieu du détroit. Le silence de la mer n’est troublé
que par le cri des oiseaux de mer et surtout par d’effrayantes détonations
venant du côté de terre, imitant de longues décharges
d’artillerie. Ce sont pi'obablement des avalanches se détachant des
glaciers dont ces terres sont bien fournies.
(M. Dumoulin.)
Note 124» page 107.
Tout en faisant l’hydrographie de ce point, les géologistes du
bord purent remarquer avec intérêt sa charpente volcanique et
la ressemblance qui existait entre toutes ces terres déchirées et
celles des Powell.
A sept heures, nous rangions la côte d’assez près ; le continent,
alors éclairé par les rayons du soleil, étalait devant nous ses capricieux
effets de montagnes neigeuses et les découpures singulières
de ses rivages à pic. Le travail qu’on en fît ne laissa rien à
désirer, et pi’ofîtant du peu de brise qui soufflait encore, le commandant
donna l’ordre de prendre, comme la journée précédente,
la brise du large.
Pendant que nous nous élevions ainsi et que nous repassions
devant l’île Astrolabe, on entendit de grandes et lointaines détonations
qui venaient du continent. Ces sombres roulements , capricieux
dans leur durée, comme dans leur force, excitèrent l’attention
générale. Plusieurs d’entre nous les attribuèrent à quelque
volcan, et cette opinion s’accordait assez avec le voisinage d’une
terre qui devait probablement sa naissance à des éruptions volcaniques.
Quant à moi, j’ai mieux aimé y reconnaître le fracas
des avalanches , qui doivent être si fréquentes dans ces régions
désolées et couvertes de frimats éternels.
(Af. Marescot.)
Note 125, page 15g.
Nous vîmes dans la matinée un grand nombre de baleines
de la plus grande taille qui se jouaient autour de nous. Le
vent ayant pris au N. O., nous attérîmes sur la côte à dix
lieues dans l’ouest du point où nous l’avions quittée ; mais la
pluie qui tombait fréquemment et la brume nous empêchèrent
d’en voir les détails ; on peut cependant s’assurer de sa continuité.
De gros îlots détachés d’elle, d’une forme extraordinaire , qui
ressemblaient à des meules de foin, furent les limites de notre
exploration de ce côté et en même temps de notre découverte; au-
délà devaient se trouver les terres de Palmer qui formaient sans
doute, avec les terres Louis-Philippe, une sorte de continent. La
houle du N. O. qui se faisait rudement sentir, nous força de
prendre le large ; nous eûmes toute la nuit une pluie froide et
pénétrante qni fatigua beaucoup nos marins. Plusieurs commençaient
à être atteints de maux de bouche , de douleurs et d’accès
de fièvre, symtômes précurseurs du scorbut, qui rendaient dangereux
un plus long séjour dans ces parages ; nous ne pouvions
pas cependant abandonner notre découverte sans y être tout-à-
fait forcés.
(A/. Dubouzet.)
Êr tel."
Note 126, page 15g.
Après avoir doublé l’île Astrolabe à environ quatre lieues dans
i’ouest, on fit route à l’O. S. 0 . et au S. 0 ., courant à la recherche
de la grande terre. A trois heures quarante-cinq minutes, on
vit dans une embellie un groupe de gros rochers assez élevés,
voisins de la terre de la Trinité. La côte s’enfonçant dans le sud,
formait un golfe où l’on crut reconnaître Pentrée d’un détroit.
Le canal, s’il existe , sépare la terre Louis-Philippe de celle de