Al
i t ' f
■m
ü :î' î
ü -i,
5 4 .a:3iI
,s J = ■ idr 1 J' i '■ ,1
■'H* i
■'’5■?fi
. . . J il,*'
iti'5fl':i
Ul
’fi=
verticale des grandes lames de S. 0 . Tous les trois
nous estimions à 60 mètres la distance du sommet
de chaque vague au point le plus abaissé, c’est-à-dire
120 mètres de longueur totale d’une seule grande
lame *.
Cependant ces lames n ’étaient en rien comparables
à celles que j ’observai le 30 août 1826 sur les accores
du banc des Aiguilles.
C’est ici le cas de donner une explication au lecteur
sur ces fréquentes mesures de lames et leur rapport
avec celles du 30 août 1826. Dans cette occasion, la
mer devint si grosse, et la hauteur prodigieuse de ses
lames dépassa tellement tout ce que j ’avais vu jusqu’alors,
qu’en en rendant compte dans mon récit, je
déclarai qu’elles devaient atteindre 80 ou 100 pieds
d’élévation. Sans doute je n’avais aucun moyen d’établir
d’une manière précise ces chiffres. L’état de la
mer ne me l’eût pas permis, et j ’avais bien assez
de m’occuper du salut du navire dans cette circonstance
critique. Toutefois, pour éviter, autant qu’il
était en moi, le reproche d’exagération, je réunis
chez moi trois personnes de l’expédition qui se trouvaient
alors à Paris, occupées comme moi à la publication
du voyage, c’étaient MM. Lottin, Gaimard et
Sainson. Je leur rappelai la journée en question, et
après avoir tracé une ligne sinueuse, par laquelle je
figurais l’ondulation des lames, je les priai de placer
sur cette ligne une coupe longitudinale et verticale de
" N o t e s i 5 j , i 5 a e t i 5 3 .
la corvette, en leur recommandant bien de se tenir
en garde contre toute illusion.
Cela fait, et lorsque chacun d’eux eut placé la corvette
selon ses souvenirs, je pris un compas et cherchai,
par le rapport de la longueur de la corvette à la
hauteur de la lame, quelle pouvait être l’élévation
qu’on devait assigner à cette dernière. Le dica-
gramme de M. de Sainson donnait 60 mètres de
hauteur, celui de M. Gaimard 50 mèlres, et enfin
celui de M. Lottin 40 mètres seulement. En conséquence
je crus pouvoir, sans être taxé d’hyperbole,
porter le mien à 30 mètres (80 ou 100 pieds).
Toutefois, il paraît que ce chiffre sembla tout-à-fait
absurde à un savant dont j ’eus le malheur d’occuper
beaucoup trop l’attention avant mon départ de
France. Ce malheureux chiffre devint pour lui
l’objet de plus d’une plaisanterie, et comme cela arrive
toujours, nombre de gens y applaudirent sans
bien savoir seulement de quoi il s’agissait. On rapporta
même que des officiers de marine avaient déclaré
que cette assertion leur avait paru souverainement
absurde, attendu que les vagues ne peuvent
jamais dépasser 15 ou 20 pieds de hauteur ( 5 ou 6
mètres). Pour l’astronome, étranger aux grandes
perturbations de la mer, et partageant sans doute
l’opinion de quelques physiciens, qui avaient avancé
à priori et d’après certaines théories sur le mouvement
des ondes, que le maximum d’élévation de ces
ondes ne pouvait pas s’élever au-dessus de 5 mètres;
il pouvait être de bonne foi ; mais il avait seulement