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220 NOTES.
change plusieurs fois, nous l’avons a la fin au N. N. 0. Ces variations
indiquent un grand creux dans la ligne de la banquise ;
c’est à cet enfoncement, sans doute , que nous devons le calme
plat que nous ressentons. Tout est morne et silencieux sur la mer
immobile. Dans ces blanches solitudes, nos voix vibrent avec
force à travers un air tranquille, et quelquefois il semble qu’un
écho lointain les prolonge. Tout concourt à rendre cette scène
nouvelle pour nous et à exciter notre attention.
(M. Desgraz.)
Note 3d, page 55.
Le temps, d’abord chargé de grains de neige, se dégagea pour
la première fois depuis que nous étions dans ces parages ; le soleil
antarctique se montra à nous dans tout son éclat : il faisait
calme plat. De gigantesques blocs de glace réfléchissaient leurs
raille teintes diaprées aux pâles rayons du soleil; d’énormes baleines
soufflaient autonrde nous. C’était un sublime spectacle.
On profita du calme de la matinée pour habituer l’équipage au
maniement des avirons de galère; ils pouvaient nous être de
grande utilité dans ces parages, et nous ne tardâmes pas à en être
bien convaincus. A midi, nous comptions trente gros blocs autour
de nous , et la banquise à tribord s’étendait jusqu’à l’avant.
A deux heures , nous étions sur la dunette, regardant un vaste
bloc dont nous allions passer à très-petite distance. Nous admirions
cette énorme masse flottante, ses cristaux et ses milliers de
stalactites , qui tombaient en guirlandes de ses arêtes, lorsque
nous vîmes notre pauvre Astrolabe entraînée dessus avec une
assez grande vitesse. Les voiles pendaient le long des mâts, pas
un souffle de vent ; on sauta de suite aux avirons , et en un instant
la corvette fut au large. Le bloc était plus haut que nos
barres de grand perroquet. Vers quatre heures, le commandant,
ayant remai’qué une glace d’un accès facile et couronnée d’un
plateau, envoya ringénieui- faire des observations d’inlensilé.
Le docteur paiùt armé en guerre, dans l’intention d’enriehu- la
France de quelque pingouin ou pétrel. A cinq heures, le canot
fut de retour Í, bord. Dumoulin avait fait ses observations, et
le médecin rapporta un pingouin. On hissa le bateau. Un inswnt
après, nous fûmes enveloppés d'une brume trés-epaisse qui se
dissipa peu i, peu. Ces ebangemenls subits de l’atmosphère
sonttrés-fréquents dan» ces régions; nous en avons déjà éprouve
souvent.
(Ai. Demas.)
Note 3a, page 55.
Du calme et même de la chaleur, le soleil enfin ; le plus beau
temps possible pour ces climats. Environnés de glaces flottantes,
au loin nous apercevons la banquise qui s’oppose à notre marche
comme une barrière impénétrable. A deux heures , nous rangeons
une glace de très-près ; là, le vent nous refuse, et, sans nos
avu-ons, nous serions tombés dessus. Lé soir, lé temps étant tou-
ioiirs ealmc, on met un canot à 1« mer, e t , avec le docteur, le
lieutenant, MM. Le Breton et Gervaise, nous allons sur un de
ces glaçons pour y observer l'intensité ; on y taille de la glace qui,
apportée à bord, servira à l’analyse ; le docteur y tire quelques
oiseaux qui étaient là en grand nombre , et tue un damier brun.
Une légère bande de neige couvre la surface dé ces énormes glaçons.
Ces masses se composent de couches sueeessi.es de neige et
de glace très-solide, produites par la pluie el la neige qu’i se fond
en tout ou en partie. Les bords sont couverts de stalactites,
et ces couches sont bien continues et bien marquées. Il resterait a
expliquer pourquoi elles paraissent à peu près toujours inclinées
de la même quantité sur l’horieon. Quant aux couches bleues e,
v e r t e s , c ’e s t un effet de la réfraction; et les taches terreuses ne
sont dues .¡u’».!. ordures qu’y .apportent les oiseaux, q.u y sont