Note 142 , page i 84-
La nuit passée a été marquée par un halo autour de la lune.
D’abord ellipsoïdal, il a changé de forme et est devenu circulaire.
La largeur de son diamètre était de pi'ès de 45°. 11 est à remarquer
que la journée , commencée par du beau temps, se termine
par de la pluie el un vent très-violent que l’on peut appeler
coup de vent.
(A/. Dumoulin.')
Note 143, page 184.
Ce phénomène a toujours été considéré comme le précurseur
des mauvais temps par tous les marins et en général par tous ceux
que les variations de l’atmosphère peuvent intéresser. Sur nos
côtes du nord , on rencontre bien souvent de bons gros pêcheurs
qui, sans comprendre les belles théories de nos savants, savent
très-bien qu’on ne voit pas impunément des halos autour de la
lune et du soleil, et que le mauvais temps arrive assez ordinairement
à la suite de ces phénomènes. J’ai été quelquefois à même
d’en remarquer plusieurs, et j’ai toujours vu que l’athmos-
phère éprouvait des variations sensibles peu après l’apparence
du halo. Que ce phénomène soit maintenant une combinaison
de glaçons qui, réfléchis, polarisent les rayons lumineux,
qu’il soit autre chose; c’est une question que je ne prétends
pas décider. J’ai vu des halos circulaires, j’en ai vu qui
étaient elliptiques. Tout en restant en dehors des systèmes savants
qui doivent établir leur origine, leur formation, je suis
cependant de l’avis des vieux marin du nord qui considèrent les
halos comme un présage certain de mauvais temps.
(Af. Marescot.)
Note 144 1 page i85.
A onze heures du malin , le commandant me signala par lé télégraphe
l’ordre, en cas de séparation pendant la nuit, de l’attendre
jusqu’à cc que le jour fût bien fait; si alors je ne l’apercevais
pas, je devais me rendre directement à la Concepcion. D’après sa
demande sur la santé de l’équipage, je lui appris que nous avions
vingt et un malades alités, et une douzaine d’autres hommes qui
menaçaient d’être bientôt dans le même cas.
Depuis quelques jours la maladie paraissait augmenter, et nous
comptions alors bien peu de personnes qui ne présentassent quelques
symptômes de scorbut. Les officiers, les élèves et les mousses
étaient les seuls sur qui l’effet ne s’en fut point encore fait ressentir.
Notre position devenait inquiétante, et nous craignions de
voir bientôt les bras nous manquer pour la manoeuvre. Déjà,
lorsque nous étions obligés de serrer une voile ou de prendre des
ris , c’est à peine si en employant tous nos moyens , nous parvenions
à réunir une quinzaine d’individus en état d’agir. Nous
soupirions tous avec ardeur après l’arrivée au port, seul et unique
remède aux maux qui nous accablaient. \JAstrolabe me fît connaître
qu’elle ne comptait en tout que sept malades, et je reçus
cette nouvelle avec grand plaisir, et en même temps avec étonnement.
Il était en effet surprenant, et je ne saurais en assigner la
cause, que deux bâtiments de nature semblable, qui s’étaient
trouvés absolument dans les mêmes circonstances, dont les équipages
avaient été soumis aux mêmes travaux et aux mêmes influences
atmosphériques , pour lesquels les mêmes précautions
hygiéniques avaient été prises , se trouvassent à la fin dans des
conditions différentes. L’on ne pouvait alléguer que le moral des
uns avait fléchi, tandis que celui des autres s’était maintenu
fort en présence des dangers que nous avions courus ; les matelots
de la Zélée, tous hommes de choix et marins, n’avaient jamais
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