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354 NOTES.
adieu aux terres affreuses des Slielland , à l’horrible speetaclede
contrées où la glace s’unit aux rochers pour revêtir l’aspect le
plus triste que l’on puisse imaginer. Je me félicite d’avoir pu considérer
ces scènes inconnues et merveilleuses ; mais , en même
temps, je me timive heureux de les abandonner. Le nom de Valparaiso
est souvent répété sur le pont ; encore quelques jours, et
nous nous y reposerons de plus de six mois de mer et de pénible
exploration. Ce soir, la lune éclaire, elle argente , dans sa course
restreinte , la mer redevenue paisible. La croix du sud brille sur
notre tète. 11 nous semble assister à une des nuits brillantes des
climats tempérés.
(A/. Desgraz.)
Note i4o , page 180.
Depuis que nous avions terminé notre exploration au sud, et
que notre marche avait définitivement pour but de gagner un des
ports du Chili, la gaieté avait reparu parmi les hommes de l’équipage
; ils étaient fatigués de vivre constamment au milieu des
montagnes de glace, e t, en dernier lieu , au milieu des mêmes
dangers augmentés par la présence des rochers et des îles. Ils savaient
aujourd’hui que chaque jour les approchait d’un lieu où
ils pourraient se reposer et se divertir , et cette idée suffisait pour
leur faire oublier toutes leurs peines passées. Le nombre des malades
n’était pas encore augmenté, et parmi ceux qui était atteints
des symptômes du scorbut, le docteur croyait même remarquer
une tendance au mieux. Six néanmoins étaient alités , et menaçaient
de traîner encoi’e longtemps. Une nourriture fraîche, une
température plus élevée et des distractions pouvaient seules leur
rendre la santé.
(Af. Jacquinot.)
Note i 4 i 5 1^4 -
Le vent souffla assez frais du N. O., et le baromètre baissa rapidement.
Nous courûmes la bordée de tribord amures. Le i8 ,
dans la journée, le baromètre , qui avait été quelque temps sta-
tionnaii’e , baissa de nouveau très-rapidement, et descendit jusqu’à
27P 1^’ 8'. Nous devions lîous attendre, d’après de pareils
indices, à avoir un revirement très-prompt et ti’ès-violentdu sud
et du S. O. Aussi , nous nous tînmes sur nos gardes , et conservâmes
très-peu de voiles. A 8 heures 45 minutes du matin, le 19,
après un instant de calme, le vent sauta tout à coup au sud avec
une telle violence que la corvette, quoiqu’elle n’eût que les deux
huniers au bas ris, fut chargée de manière à embarquer de l’eau
par ses bastingages sous le vent. Nous virâmes de bord aussitôt,
et prîmes la cape bâbord amures. Nous perdîmes, pendant ce moment
de tourmente, XAstrolabe de vue, et ne la retrouvâmes qu’à
sept heures du matin. Le vent diminua beaucoup alors , et le ciel
s’éclaircit; les vents du sud produisent toujours cet effet. Le baromètre,
excellent indicateur de ces révolutions atmosphériques,
quand on sait l’observer avec soin, remonta, dans moins de quatre
heures, de quatre lignes. Malheureusement, la grosse mer nous
empêcha de profiter, autant que nous l’eussions voulu, de ce vent
du sud, et il tomba le soir même en passant à l’ouest, faible
brise. La pluie vient de nouveau rendi’e notre situation encore
plus mauvaise; car, parmi nos hommes alités, on en comptait cinq
de très-gravement malades , et il n’y en avait plus guères, parmi
les hommes sains, qui ne ressentissent alors finfluence funeste de
ce maudit climat.
(Af. Dubouzet.)
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