baleines pour composer le chargement d’un navire baleinier de
tonnage ordinaire (3oo tonneaux).
La deuxième espèce ou hump-back est un baleinoptère à ventre
plissé, remarquable par sa nageoire dorsale assez développée , sa
couleur, noire supérieurement, blanche inférieurement, et ses
énormes nageoires blanches , dont la longueur égale presque la
moitié de la longueur totale du corps '. Cette baleine a une couche
de graisse d’une médiocre épaisseur, et bien inférieure à celle de
la baleine franche. La chasse en est assez difficile, et lorsque
l'animal est piqué par le harpon , il arrive souvent qu’il coule,
c’est-à-dire qu’il s’enfonce à une grande profondeur, sans reparaître
à la surface de l’eau ; on est alors obligé de couper le cable
tenant au harpon. Les baleiniers ne chassent cette espèce que
lorsque les baleines franches sont rares.
La troisième espèce ou jin-back est également un baleinoptère,
ou baleine à nageoire dorsale. Il atteint une longueur de 80 à
90 pieds ; il est moins large que la baleine franche, sa couleur
est d’un brun jaunâtre, souvent pai’semé de taches plus foncées.
Les pêcheurs ne l’attaquent jamais, d’abord parce qu’il est revêtu
d’une très-faible couche de lard, ensuite parce qu’il est d’une agilité
et d’une vitesse qui mettraient en grand danger les pirogues
qui se hasarderaient à le harponner. Lorsqu’il se sent piqué il
s'agite avec furie, frappe la mer de sa terrible queue, et se met à
plonger ou à fuir avec une effrayante rapidité.
Or, de ces ti'ois espèces de baleines, c’est à peine si dans notre
longue exploration des régions antarctiques, nous avons aperçu
un ou deux individus de la première et quelques-uns de la
seconde. Le grand nombre que nous voyions chaque jour, était
donc presque exclusivement composé de fin-back.
' C e l l e espèce ii’a poiii! en co r e clé d é c r i t e p a r les na lu r a l i s l c s , c’esl u n e
espèce l o u l - à - f a i t n o u v e l l e , q u i d if fèr e e s s c nl i e l lcmen t des ba l c in o p l c r c s .à
v e n t r e plissé d a n s les me r s d u n o r d .
LVflexercé des pécheurs veco,mal. .ouldc suit, ces dilfércn.»
espèces à leur ou>/. Celui de la baleine franche es. gros
et court • il s’élève à une petite hauteur. Celui du hump-baek
s’élève plus haut, et est ordinairement aeeompagné d'un brun
„u’on pourrait comparer à un coup de canon qu'on entendra..
dan, le loinmin. Quant à celui du > - 4 -ci, » ^ 1" » , pousse
avec vigueur, à une grande hauteur ; de loin il ressemble a tme
épaisse colonne de fumée, et de près à un énorme jet d eau. Souvent
nous étions entourés de fin-back , qui sémbla.ent se jouer
en faisant le tour du navire, en plongeant d'un côté pou.- . epa-
,-ait.-é de l’autre. Quelquefois leur jet s’élevait avec brut, tres-
pvès du navire , et alors il était bien évident pour nous tous, que
la matière de ce jet était bien de l’eau lancée avec force , et no,,
point une vapeur condensée, ainsi que le prétend Scorcsb, e.
d’autres naturalistes.
La cause qui fait se rassembler en grand nombre les baleines
dans un même point, c'est la présence de myiiades de petits
crustacés, qui forment presque exclusivement leur nourriU„-e,ct
nue les pêcheurs connaissent parfaitement ; ils les désignent sous
le „0,1. de „.nager de la baleine. Aussi, lorsqu’ils vienneyaen
découvrir un banc dont l'étendue immense donne a la me.
une teinte rougeâtre, ils s'arrêtent et c,-olseut dans les environs,
bien certains d'y rencont.-er quelques baleines. Cest surtoy
l„,-sq..'elles sont occupées à . assembler, â l'aide des barbes de
leurs fanons, ces milliers de petits animaux, qu'on peut le, ap-
p.-ochcr avec facilite el les harponner. Rien n’est curieux comme
de voir du haut des mâts, dans une mer calme et unie, la baleine
au milieu de ces crustacés ; elle ne fait aucun mouvement, seulement
elle écarte son immense appareil de fanons, el a laide de
leurs barbes innombrables, elle rassemble, comme dans un filet,
ces masses de petits êtres qui vont s’engloutir dans son vaste
estomac. ,
Nous reettielliraes plusieurs de ces petits ci ustacés ; ,1s sont <le