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Note i 3 6 , page 178.
Notre campagne dans ces régions australes venait d’être entièrement
terminée. Il ne nous restait plus qu’à rallier Valparaiso, pour
nous y ravitailler. Jetons un coup d’oeil sur les 6 mois qui viennent
de s’écouler et voyons s’ils ont été dignement remplis. Quel était
en premier lieu le cadre de cette exploration ? Navigation monotone
jusqu’à l’île des Etats ; relâche dans cette île pour y faire du bois
et de l’eau ; départ et exploration du pôle, en supposant que nous
fussions allés beaucoup plus haut que nous ne f avons fait,sans parvenir
au pôle, ce que je crois impossible. Je ne vois que de la physique
et peut-être deux ou trois plans deport à fîle des Etats, ainsi
qu’un aperçu sur l’histoire naturelle de ces pays. Au lieu de cela,
qu’avons-nous fait? Relâche dans le détroit de Magellan, presque
toute sous voiles ; reconnaissance des deux tiers de ce détroit ;
plans de plusieurs ports et collections nombreuses de plantes ;
aperçu du règne minéral de ces côtes ; reconnaissance de la Terre
de Feu jusqu’au détroit de Le Maire, inclusivement ; la pointe au
sud, sans réussite, mais présentant presque les mêmes observations
de physique qu’à quelques degrés plus au sud. Au retour,
reconnaissance générale des îles Powell, de plusieurs des Shetland;
découverte de plusieurs terres dans le sud de ces îles, enfin
correction de position de terres connues , mais très-mal déterminées
; et par suite, aperçu sur les avantages qu’on pourrait retirer
de la pêche de la baleine dans ces parages. Ainsi ces six mois de
campagne, quoique ne procurant pas la réussite de fobjet principal,
ne laissent point de donner de brillants résultats. Espérons
que notre pays saura profiter surtout des derniers travaux de
l’expédition. Je le répéterai encoi’e ici; si l’importance qu’on
attache à la pêche de la baleine est toujours la même , c’est là
qu’on peut la faire, je crois , très-avantageusement. C’est là où il
faut aller. C’est là où il faut précéder les autres, au beu d’en être
précédés.
' (Af. Duroch.)
Note i 36 bis, page 178.
Pendant tout le cours de notre exploration au sud, nous vîmes
beaucoup de baleines. C’était surtout aux approches des terres
qu’elles se montraient plus nombreuses. Auprès des îles Powell, ,
uous en observâmes une grande quantité; à chaque instant on
voyait cà et là, sur l’horizon gris est brumeux, leurs jets s’élever,
s’éteindre et reparaître e n s u i t e , semblables à des trombes ou a
des colonnes gigantesques.
Certes à cette vue, on eût pu croire qu’un navire baleinier aurait
fait dans ces parages une pêche des plus fructueuses. Cette
idée se présentait naturellement à l’esprit, et tous nos officiers,
avides de tout ce qui peut contribuer à la prospérité de leur patrie,
se faisaient sur la pèche de la baleine, dans ces contrées, une
opinion des plus avantageuses , opinion qui me paraît fausse
cependant.
Les baleiniers distinguent dans le sud trois espèces de baleines.
Ce sont 1“ la baleine franche ou right-whale ; 2“ le huwp-
back ; 3“ \oJin-back. Ils confondent sous ces trois dénominations,
venues des Américains, toutes les espèces de baleines et de balei-
noplères du sud, qui bien certainement se subdivisent en un plus
grand nombre d’espèces ou de variétés.
C’est surtout la baleine franche [rigni-whale) que recherchent
les baleiniers. Cette baleine , sans nageoire dorsale, est couverte
d’une épaisse couche de lard. La chasse et la prise en sont faciles
el présentent rarement du danger. Les plus grandes atteignent
environ 80 pieds de longueur. Les baleines de cette taille
sont rares cependant ; celles qu’on rencontre le plus ordinairement
ont de 5o à 60 pieds. Une baleine de 60 pieds fournit envi-
rcn cent barils d’huile. On conçoit d’après cela qu’il faut peu de