ayant traversé le détroit de LeNVtliwaite, tenta ensuite
de s’avancer vers le su d , mais il fut arrêté à
62” 20' latitude S. par des champs de glaces compactes
dont il fut obligé de suivre les bords, et il s’en
retourna ainsi aux îles New-South-Shetland.
Il est donc évident que la terre mentionnée par
Fanning, par 61” 40', n ’est autre que celle qui fut
découverte par Powell et Palmer, et qui reçut des
Anglais, plus tard, le nom d’îles Powell ou New-South-
Orkney. il est à remarquer que ce dernier nom n ’est
nullement indiqué dans le récit de Powell, qui péril
trois ans plus tard à Vavao.
L’Américain B. Morrell raconte qu’au mois de février
1820, il aurait réussi à pénétrer jusqu’au-delà
du cercle polaire, par le méridien de 116” E. qu’ensuite
il aurait couru sans difficulté, directement à l’O.
l’espace d’environ 116 degrés de longitude. Puis après
une recherche inutile de bois aux terres de Sandwich,
il aurait piqué de nouveau vers le sud, et aurait
atteint le 70” 14' S. par le méridien de 42” 0. Là il
aurait trouvé la mer libre, et la température de l’air
à 47” (Fahrenheit) et celle de l’eau à 44” à l’époque
du 14 mars.
Morrell était alors sûr d’atteindre le 85” degré de
latitude australe pour le moins, mais le bois à brûler
lui manquant , il fut obligé de renoncer à cette
brillante perspective. En revenant au nord, le jour
suivant, il aperçut une terre dont il attiibue la première
découverte à un capitaine américain Johnson,
et dont il prolongea la côte depuis la latitude de 68" S.
et la longitude de 50” 0. jusqu’à sa pointe septentrionale
qu’il place par 62” 41' lat. S. et 45° long. 0.
Ces résultats, de la part de Morrell, auraient sans
doute été d’un grand intérêt scientifique, s’ils eussent
été dignes de quelque confiance. Mais cet écrivain paraît
décidé à se jouer sans cesse de la crédulité de
son lecteur. A travers maints documents sincères et
véridiques, puisés sans doute à des sources étrangères,
on le voit tout à coup ajouter des contes fabriqués
à plaisir, qui n ’ont pu prendre naissance
que dans son imagination. Ic i, par exemple, il se
trouve que la direction de la côte de son New-Soiith-
Greenland traverse, dans l’étendue de plus de quarante
lieues, l’espace parcouru quinze années plus tard
par les corvettes Y Astrolabe et la Zélée. 11 est facile
de juger du reste par cet échantillon.
Un autre navigateur, comme lui pécheur de phoques,
annonça peu après des résultats presque aussi
étonnants. Parti des Dunes le 17 septembre 1822,
avec les deux navires Jane, de 160 tonneaux et 22
hommes d’équipage, ei Beaufoy, de 65 tonneaux,
armé de 13 hommes, James Weddell, qui les commandait,
avait pour but de se procurer une cargaison
de peaux de phoques. 11 se dirigea immédiatement
vers les régions antarctiques, arriva le 12 janvier
en vue des îles New-South-Orkney, passa huit jours
à y chercher inutilement des phoques à fourrure,
puis il poussa sans difficulté jusqu’au 65” degré de latitude
sud. C’était le 27 janvier 1823, et il se décida à
remettre le cap au nord, afin de visiter l’espace com-
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