' t’ ■
pêche sur de faibles barques , tandis que les bâtiments auxquels
ils appartenaient allaient croiser pour la baleine. On cite pourtant
beaucoup d’exemples de baleiniers américains et anglais qui
ont exploité avec succès ce genre d’industrie.
(Af. Marescot.)
Note 53 bis, page 74.
Les glaces se présentent sur notre route toujours aussi abondamment
et avec les mêmes grosseurs énormes. Les rayons du
soleil donnent à cette vue des effets merveilleux. Ces grandes
masses ainsi éclairées ressemblent à des fortifications en ruines,
ou a d immenses palais de marbi’e ; nous avons pu voir aujourd’hui
le tableau de ces îles désolées , dans tout ce qu’elles peuvent
offrir d’embellissements. Chose rare, le soleil a brillé presque
tout un jour : les oiseaux de mer ont pris un essor plus
joyeux, leurs cris ont donné une certaine vie à la scène , et ce
soir pour la compléter, des baleines sont venues s’ébattre près de
nous. Ce souffle dans le calme de la nuit s’entend à de grandes
distances. 11 emprunte au silence qui règne partout, une force
qui le rend majestueux. Quelquefois le ci’aquement d’une glace
se brisant en plusieurs fragments , le bruit de la mer qui déferle
sur elle, alterne avec ces rumeurs lointaines et remplissent
la nuit de sons extraordinaires comme les régions qui les entendent.
Ce soir nous mettons en panne au milieu de plus de cinquante
immenses îles de glace , afin de continuer sans interruption l’hydrographie
de ces îles désolées.
(Af. Desgraz.)
Note 5 4 , page 77.
Au coucher du soleil, le ciel s’assombrit singulièrement et
nous offre, vers les neuf heures et demie du soir, un effet de
e ;
;ik'
m -
nuit que je n’avais pas encore remarqué. Sur le fond noir et
sombre de l’horizon se découpait en silhouette un vaste triangle
d’un bleu clair et argenté. De ce point de l’horizon qu’on releva
à l’est, s’échappait une ligne lumineuse d’un beau rouge, qui
allait tangenter au sommet du triangle, pour venir ensuite mourir
au point de section de sa base et du côté qu’on relevait au
S. S. E.
On crut d’abord que c’était l’annonce d’une aurore australe,
mais aucune variation dans l’aiguille n’étant remarquée el la
forme de ce jet lumineux s’accordant peu avec celle que les voyageurs
donnent à l’aurore boréale, nous fûmes bientôt convaincus
que ce que nous voulions prendre pour un de ces curieux phénomènes
de la nature, n’était qu’un capricieux effet des derniers
1-ayons du soleil couchant.
{M. Marescot.']
V jxifer
S # H
M m
R 'y
Note 55 , page 87.
A dix heures, la banquise nous fut signalée de nouveau par tribord.
Bientôt, nous l'aperçûmes de dessus le pont, et nous nous
trouvâmes au milieu d’une grande masse de débris, engagés dans
une passe étroite. La barre, mise toute au vent, n’ayant pu nous
faire arriver assez vite pour parer un glaçon qui se trouvait sur
notre route, nous l’abordâmes avec assez de force pour arrêter
un instant faire du navire, qui était alors de près de six noeuds.
Ce premier danger passé, nous reprîmes notre route, nous enfonçant
de plus en plus dans un chemin parsemé de débris, dont
quelques-uns étaient très-gros, et recevant de temps en temps
des chocs violents qui démontèrent presque entièrement la scie
dont était armée l’étrave.
A 3 heures 45 minutes , VAstrolabe ayant mis en panne , nous
imitâmes sa manoeuvre. En nous engageant ainsi, et tâchant de
nous frayer un passage , je ne me dissimulais pas qu’il y avait de
r \ g