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268 NOTES.
très de hauteur, dont les glaçons seuls qui faisaient corps avec
nous, nous garantirent.
(M. Dubouzet.)
Note 7 1 , page io4-
C’est un beau spectacle que ces deux navires luttant au milieu
de cette vaste plaine, qui retentit autour de nous des éclats de rire
de nos hommes ; ils courent dessus , avec leurs grosses bottes ,
comme sur le pont, sautant de glaçons en glaçons, et huant le
maladroit qui se laisse tomber. Les culbutes ne sont pas dangereuses.
Toute la partie supérieure de la banquise est recouverte
d’une couche de neige qui s’enfonce d’un pouce ou deux sous les
pieds. On fait une guerre impitoyable aux phoques qui se trouvent
sur notre route.
Notre système de halage nous réussit; il est vrai que, pour
avancer de cinquante pas, nous sommes obligés d’en faire cent.
Avec du calme, c’est la seule manière de nous tirer d’ici, et encore
je ne sais pas si nous y parviendrons. En approchant des accores
de la banquise , nous ne pourrions plus exposer des hommes sur
les glaces. Des vents du sud ; qu’ils soufflent donc, coup de vent
s’ils le peuvent; car la glace est bien épaisse devant nous, et nous
en avons à peu près trois milles à refouler. Le soir, comme nous
finissions l’ouvrage, nous avons eu la visite de nos confrères de
la Zélée; nous avons joyeusement trinqué à la France autour
d’un vastebowl de punch. Nous ne nous étions pas vus depuis le
détroit de Magellan, et aloi’s nous étions loin de nous douter que
nous pourrions aller d’un navire à l’autre en marchant sur
la mer.
{M. Demas.')
Note 72 , page 104.
Des phoques sont en grand nombre autour de nous , sur des
glaçons ; deux se présentent sur notre route, ils trouvent la mort :
on les assomme à coups d’anspect ; un d’eux a le crâne entier, car
sa mort a été produite par un coup de couteau qu il a reçu dans
le cou. Noti’e phrénologue s’empare de sa tête et de ses intestins ,
et revient à bord triomphant. M. Le Breton a été de la partie ;
mais, par accident, il glisse entre deux glaces, et ne parvient à se
tirer de cet amalgame que par mii’acle. Enfin , nous n avons aucun
accident à déployer. A cinq heures , nous trouvons sur une
glace deux galettes de biscuit, une bouteille et de larges taches
de sang. Tout cela nous est expliqué par la Zélée, qui les a laissés
en donnant la chasse à un phoque, et nous prouve encore
mieux que tout le reste que , depuis hier , nous n’avons pas fait
un pas pour nous sortir de notre fâcheuse situation. Le soir, a
travers les glaces qui foi’ment un pont mobile , les officiers de la
Zélée viennent nous visiter. Leur position est la notre ; la joie,
malgré cela, est toujours grande et générale— Singulier épisode
de ce beau voyage, que tous ces promeneurs sur une glace a demi-
solide , deux navires se débattant sur cette mer blanche, et tout
ce monde travaillant à leur faire gagner quelques mètres de
chemin.
(ilf. Dumoulin.)
Note 7.3 , page io4-
A deux heures, après avoir fait environ trois milles et demi
dans le N. N. 0 ., on avait atteint la banquise compacte. Tous les
glaçons en étaient tellement serrés qu’il semblait impossible de
faire naviguer un canot au milieu d’eux. Et, de flxit, nous ne pun
ie s employer le youyou à diriger les amarres, chose qui nous eût
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