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quille et la temperature bien adoucie, le themiomètre
n ’indique plus que —r 5 ou —r . La nuit est tranquille
et nous ne voyons aucune grosse glace, seulement
quelques fragments en dérive.
Ayant toujours cheminé doucement à l’e s t, à trois
heures nous traversons un lit de petits glaçons, précurseurs
ordinaires de la banquise, qui ne peut être
éloignée. En effet, elle se remontre dans toute sa magnificence,
s’étendant du S. S. E. h l’E. N. E. tout
aussi compacte, tout aussi inaccessible que de coutume
, et munie par intervalles de montagnes assez
hautes. A l’aide d’une petite brise du S. S. E. je fais
gouverner sur la pointe extrême. A six heures, nous
traversons cette pointe au milieu d’une traînée de
glaces en dissolution. Puis la banquise fuit un moment
dans le S. E.; cependant l’oeil ne cesse de suivre
les glaces principales qui sont plantées sur ses bords
comme autant de jalons, et à huit heures, c’est-à-dire
à six milles plus loin, elle se remontre de près ferme
et compacte. De ce moment elle commence à se replier
vers le nord; à midi sa direction est tout-à-fait
nord et sud, presque droite et régulière, à cela près de
quelques petits enfoncements. Un moment, la vigie
signale la mer au-delà des premiers glaçons, mais
c’est encore une mer bordée par une seconde banquise.
A m id i, de bonnes observations nous ont donné
62“ 3' lat. S. et 33" 1 l'iong. 0. Là, nous nous trouvons
précisément sur la trace de la route par où Weddell
put cheminer librement en 1823, vers le pôle. Loin
île pouvoir en faire au tan t, nous trouvons au même
point des glaces impénétrables ; de nouveaux efforts
vers l’est seraient évidemment sans succès, puisque
la glace nous ramène, à ne plus en douter, aux îles
Sandwich. Ou Weddell trouva une saison exceptionnelle
et tout autrement favorable que celle que nous
avions eu e , ou bien il se joua de la crédulité de ses
lecteurs. Sans vouloir trancher la question, j’avouerai
que tout en reconnaissant que la différence
des saisons peut influer d’une manière notable sur
l’épaisseur des glaces, j ’avais alors beaucoup de peine
à concevoir qu’une banquise aussi étendue, aussi
compacte que celle que nous venions de suivre, pût
jamais livrer un passage aux navires. Mais les succès
dernièrement obtenus par le capitaine James Ross
ont modifié mon opinion. Sans admettre complètement
la véracité du récit de Weddell, je crois aujourd’hui
devoir me renfermer dans un doute prudent,
jusqu’au moment où une autre tentative aura été répétée
par des navigateurs dignes de foi. Sitôt qu’un
autre capitaine aura pu seulement pénétrer de cinq
ou six degrés plus avant que nous dans les mêmes
régions, mes doutes cesseront, et Weddell aura complètement
raison à mes yeux. Dans les instructions du
capitaine Ross, il lui était enjoint de se porter sur les
traces de Weddell, et peut-être la fortune qui l’a déjà
guidé si loin le long du continent dont notre terre
Adélie n ’est qu’une portion, lui permettra de suivre
et de dépasser les traces de Weddell. Je le souhaite
vivement, car ce sera à mon avis une importaiile
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